La stratégie de Zoomlion est claire : donner de la valeur à l’ensemble des déchets collectés auprès des populations ghanéennes. Pour cela, l’entreprise qui gère les déchets au Ghana envisage d’équiper chaque région d’un centre de recyclage. Une approche qui, espère la société, permettra de recycler une bonne partie des déchets produits au Ghana dans les années à venir.
Selon Zoomlion, 12 710 tonnes de déchets solides sont produites chaque jour au Ghana. Pour ce qui est des déchets liquides, la ville d’Accra en produit à elle seule 26 000 m3 chaque jour. En ce qui concerne les déchets solides, 67 % sont biodégradables. Les déchets alimentaires représentent 79 % de cette fraction, selon une étude récente de l’entreprise. Les autres matières recyclables, c’est-à-dire la ferraille, le plastic, le verre, le caoutchouc et le cuir représentent 22 %, « ce qui est suffisamment important pour soutenir une importante initiative de recyclage ».
La production des engrais
Selon, Zoomlion, les études réalisées dans le secteur des déchets au Ghana montrent que la société peut soutenir fortement l’agriculture ghanéenne, en fournissant des fertilisants. « Chaque année au Ghana, nous importons de l’engrais d’une valeur de 38 millions de dollars. Donc, si nous traitons nos déchets ici, nous pouvons en tirer de l’engrais organique. C’est pourquoi Zoomlion a décidé d’aider le gouvernement à établir des centres de traitement des déchets dans toutes les régions. Elles pourraient servir de centres de recherche pour les universités, de sorte que le traitement des déchets présente plus d’avantages que leur simple mise en décharge », a indiqué Joseph Siaw Agyapong, le président directeur général de Zoomlion.
Pour le moment, Zoomlion ne traite que 400 tonnes de déchets collectés par jour. Les matières biodégradables sont transformées en fertilisant pour les agriculteurs. Le plastic est vendu à d’autres opérateurs (privés) qui y ajoutent de la matière première pour fabriquer des produits comme des chaises, des seaux ou encore des bols. Ces produits sont le résultat des unités de traitement des déchets que Zoomlion a mis en service, notamment dans la ville d’Accra avec un investissement de 20 millions de dollars.
Selon l’Institut de l’environnement et de l’assainissement de l’Université du Ghana, l’absence d’infrastructures de valorisation de déchets représente un manque à gagner de 300 millions de dollars par an pour le Ghana. De quoi inciter Zoomlion à accélérer sur son projet d’installation d’usines de recyclage dans tout le Ghana.
Jean Marie Takouleu