Le prêt de 450 millions est accordé par l’Association internationale de développement (IDA), la filiale du groupe de la Banque mondiale. Les fonds sont octroyés au Bénin, à la Côte d’Ivoire, au Ghana et au Togo. Le prêt permettra le financement du Projet de cohésion sociale des régions nord du Golfe de Guinée (PGoG). Ce projet vise à améliorer la collaboration régionale et la résilience socio-économique et climatique des communautés de la zone frontalière dans le nord des pays du Golfe de Guinée, exposées aux conflits et aux risques climatiques.
Le projet porte essentiellement sur le développement des infrastructures de base, principalement dans les zones rurales. Il s’agit notamment de l’agrandissement des routes rurales, la construction de petits ponts, la mise en place des systèmes de conservation des sols et de l’eau… Le projet qui s’étend sur cinq ans permettra également de lutter contre les inondations, la construction de pépinières communautaires, le boisement, l’électrification via les systèmes solaires hors réseaux, etc.
Les jeunes au centre de tous les enjeux
« Les besoins augmentent dans cette sous-région où convergent des crises multiples. Les pressions externes exercées par les conflits, le changement climatique et la Covid-19 sont aggravées par les défis de longue date que sont la pauvreté, l’exclusion et la faible gouvernance, autant de facteurs susceptibles d’engendrer la marginalisation et l’inégalité. Le manque d’opportunités pour les jeunes, les tensions intercommunautaires et les fragilités structurelles posent un problème de sécurité croissant pour les pays du Golfe de Guinée qui sont confrontés à de sérieuses menaces de transmission vers le sud du conflit sahélien qui s’intensifie rapidement », indique la Banque mondiale.
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Outre les investissements dans les activités économiques dans la partie nord du Golfe de Guinée, le PGoG soutiendra aussi les initiatives portées par les jeunes, à travers des subventions des innovations dans des activités liés au sport, le soutien à l’identification des activités économiques, ainsi que l’entrepreneuriat. Sans activités, les jeunes sont plus perméables aux discours terroristes qui se propagent au Sahel.
Au moins 4 600 communautés bénéficiaires
Le PGoG « répond à la complexité de la crise en soutenant des solutions interconnectées et coordonnées au niveau régional, des efforts en matière de sécurité, la gestion des risques climatiques et des catastrophes, et le renforcement des capacités de l’État », affirme Coralie Gevers, la directrice pays de la Banque mondiale pour le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Togo.
Selon la Banque mondiale, le projet devrait bénéficier à 4 600 communautés de la zone frontalière dans la sous-région du nord du Golfe de Guinée. Le projet mettra un accent sur les groupements de villages vulnérables dans les zones frontalières exposées aux conflits et aux risques climatiques. L’Afrique de l’Ouest est particulièrement menacée par l’insécurité causée par l’incursion des mouvements terroristes affiliés à l’Al-Qaïda et à l’organisation État islamique, ainsi que les conflits intercommunautaires exacerbés par le changement climatique.
Jean Marie Takouleu