L'Agence nationale pour la Grande muraille verte (NAGGW) vient de signer un accord avec la société néerlandaise Groasis waterboxx pour la fourniture de sa solution « waterboxx » dans le cadre l’initiative de la Grande muraille verte en Afrique. Il s’agit d’une technologie d’irrigation avancée qui permettra la rationalisation de l’utilisation de l’eau, entre autres.
Rationaliser l’utilisation de l’eau d’irrigation pour planter davantage d’arbres en Afrique. C’est l’ambition de l’Agence nationale pour la Grande muraille verte (NAGGW) qui vient de nouer un accord de partenariat avec Groasis waterboxx, le fournisseur néerlandais de technologies de rationalisation de l’eau d’irrigation. Selon l’accord signé le14 avril 2023 aux Pays-Bas, Groasis waterboxx fournira sa solution « Waterboxx » dans le cadre de l’initiative de la Grande muraille verte (GMV) en Afrique. L’initiative lancée depuis 2007 par l’Union africaine (UA) a pour but de restaurer, d’ici à 2030, 100 millions d’hectares de terres dégradées sur le continent grâce à une grande barrière de végétation sur plus de 8 000 kilomètres au sud du Sahara.
La technologie de Groasis waterboxx se déploiera dans un premier temps au Nigeria, qui gère depuis 2021 les fonds alloués au projet de la GMV. Dans le pays d’Afrique de l’Ouest, la solution d’irrigation avancée « waterboxx » sera produite officiellement et sous licence par Boplas Industries, selon un accord conclu ce même 14 avril 2023 avec Groasis waterboxx.
Comment fonctionne la « Waterboxx » ?
La technologie « Waterboxx » est connue pour ses avantages triple 90 exceptionnels. « Son utilisation est 90 % moins chère à l’hectare que l’irrigation goutte à goutte, et permet une économie d’eau de 90 % par rapport à cette dernière. En outre, les arbres nichés dans ce cocon Groasis présente un taux de survie de 90 % », explique Wout Hoff, le PDG de Groasis waterboxx.
Afin d’obtenir ces résultats, un jeune arbre est placé au centre de la « Waterboxx » de la taille d’un seau, qui est ensuite rempli d’une dizaine de litres d’eau. Un couvercle recouvre ensuite le tout, ne laissant dépasser que la plante d’un côté et les racines de l’autre.
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Cette solution, réutilisable sur 10 à 40 arbres, apporte pendant un an à l’arbuste l’eau nécessaire pour que ses racines atteignent trois mètres de profondeur. Outre le premier apport en liquide lors de l’installation, la solution récolte l’eau de pluie ou capte l’eau par condensation, tout en empêchant la ressource présente dans le sous-sol de s’évaporer. Au Nigeria, la « Waterboxx » permettra aussi de stabiliser la température autour des racines des plantes, de combattre les mauvaises herbes concurrentes et même de prévenir les dommages causés par les rongeurs.
Le développement durable en ligne de mire
La solution « Waterboxx » se déploiera ensuite en Gambie, au Sénégal, en Mauritanie, au Mali, au Niger, au Tchad, au Soudan, en Éthiopie, en Érythrée et à Djibouti ; dix pays par lesquels passera également le long couloir végétal de 15 km de large prévu dans le cadre de l’initiative GMV. Cette bande de végétation reliera Dakarà Djibouti et couvrira plus de 117 000 km2 soit 11,7 millions d’hectares.
Outre la lutte contre la désertification, l’initiative de la Grande muraille verte vise à capter et stocker 250 millions de tonnes de CO2 par la végétation d’ici à 2030, à créer 10 millions d’emplois dans les zones rurales tout en contribuant à la sécurité alimentaire en Afrique, l’un des continents les plus touchés par la malnutrition dans le monde. Selon une étude de l’Organisation des Nations unies (ONU) publiée en 2020, la Grande muraille verte n’avait atteint qu’environ 20% de ses objectifs, notamment au Sénégal et en Éthiopie.
Inès Magoum