La Banque européenne d’investissement va co-financer la réhabilitation du réseau électrique guinéen et permettre au pays de résorber les pénuries observées ces derniers mois et qui freinent son développement.
La ville de Conakry compte des milliers de pressings, ces petites entreprises où on lave, sèche et repasse le linge. Pour travailler rapidement, elles doivent fonctionner avec des lave-vaisselles. Mais les travailleurs de pressing passent parfois des heures à attendre le retour de l’énergie pour poursuivre leurs activités. « Nous rencontrons beaucoup de difficultés, malgré notre planification. Premièrement, c’est le délestage du courant électrique. Quelques fois, les clients viennent trouver que les vêtements ne sont pas lavés, ils se fâchent et nous crient dessus », déplore Idrissa, responsable d’un pressing, dans un reportage du journal Guinée Matin.
Un exemple parmi tant d’autres, témoignant des pénuries d’électricité en Guinée. Pourtant le pays dispose d’immenses ressources hydrauliques. Son réseau fluvial de plus 6 250 km est constitué de fleuves importants tels que la Gambie qui passe par le Sénégal et le Mali avant d’arriver en Guinée, le fleuve Kouloundou, Cogon, Rio Kappatchez…
Le pays s’est également doté de nombreuses infrastructures, notamment des barrages comme ceux de Garafiri et de Kaleta, avec des capacités de production respectives de 80 et 240 MWh. Mais ils sont généralement dans un état de vétusté avancée. C’est donc pour soutenir le plan de réhabilitation du gouvernement guinéen que la Banque européenne d’investissement (BEI) promet un financement de 100 millions d’euros. Cet argent va permettre également de construire un nouveau poste de 110/20 kV à Sofonia Cassé à plus de 8 km de Conakry. À cette somme, l’État guinéen va ajouter 60 millions d’euros pour couvrir l’ensemble des travaux.
Un pays avec de grandes potentialités de production électrique
L’État guinéen a également signé cette semaine l’Accord de financement additionnel relatif au projet de redressement du secteur d’électricité. Il ouvre la porte à un financement de 25 millions de dollars. Pour cet autre projet, la Guinée a été soutenue par la Banque mondiale.
Cette information a été rendue publique dans un discours de circonstance par Maladho Kaba, la ministre de l’Économie et des Finances de Guinée. Elle a également rappelé que le pays a un potentiel hydraulique de 6 000 MW. « Nous disposons de près de 1165 cours d’eau et d’une pluviométrie de 400 milliards de m3 d’eau par an », a souligné Maladho Kaba. À cela, il faut ajouter le potentiel de production d’énergie solaire qui est estimé à 4,8 KWhm2 par jour.
Jean Marie Takouleu