Le bilan des dernières inondations de Coyah en Guinée fait état de pertes en approvisionnements alimentaires et en appareils domestiques pour une population déjà confrontée au chômage et à la vétusté des infrastructures.
Alors qu’elle commence à peine son industrialisation avec l’aménagement de nouvelles routes et lignes électriques, la bourgade de Coyah située à 50 kilomètres de Conakry en Guinée est rattrapée par les inondations. Les pluies diluviennes qui se sont abattues récemment dans cette banlieue de la capitale guinéenne ont pris au piège de nombreux habitants dans leur sommeil avec à la clé des maisons détruites et des ponts coupés.
Le triste sort de cette zone rurale est visible sur ce qu’il reste des quartiers sinistrés comme à Fily 1 où des téléphones et téléviseurs ont été emportés par les eaux. Le temps d’une nuit, cet épisode orchestré par les changements climatiques, selon les autorités locales, a également causé le déplacement de plusieurs têtes de bétail (moutons, chèvres). Ce qui porte un coup aux moyens de subsistance de 216 000 âmes puisque les populations de Coyah dépendent majoritairement de l’élevage et de l’agriculture.
Au-delà des risques d’inondation engendrés par le dérèglement climatique, il faut également signaler les constructions anarchiques et surtout les ordures ménagères qui bouchent les caniveaux. Ces inondations surviennent au moment où ce pays d’Afrique de l’Ouest se remet peu à peu de celles de 2022 qui ont failli raser les communes de Conakry où les précipitations peuvent s’étendre sur six mois de l’année (entre mai et octobre). Pour prévenir le désastre humain et environnemental qui en découle souvent (49 000 victimes en 2020 à Kankan), les autorités guinéennes ont pris quelques initiatives sur lesquelles on s’interroge aujourd’hui de l’efficacité voire de l’effectivité.
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En effet, il y a quatre ans que la Direction nationale de la Météorologie a lancé avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) un programme visant le renforcement des capacités de surveillance du climat, des systèmes d’alerte précoce et d’information pour répondre aux chocs climatiques en Guinée. Dans le cadre de ce projet appuyé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), « l’installation de plus de 100 stations météorologiques et hydrologiques à travers le pays » avait été annoncée pour 2023 notamment pour prévenir les risques d’inondations et les pertes éventuelles.
Benoit-Ivan Wansi