Alors que la Guinée produit en moyenne 485 000 tonnes de déchets plastiques par an, le gouvernement interrompt une session du Conseil des ministres pour collecter les ordures qui jonchent les rues de cinq communes de la ville de Conakry. L’initiative qui s’inscrit dans le cadre d’un programme d’assainissement en cours dans la capitale contribuera à la réduction de la pollution dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
En Guinée, les défis sécuritaires et géopolitiques ne doivent pas être un frein au bien-être des populations. C’est en tout cas la logique du chef de la junte militaire au pouvoir, le colonel Mamadi Doumbouya, qui a improvisé récemment à Conakry une initiative citoyenne d’assainissement à laquelle ont pris part tous les membres de son gouvernement. L’opération vise principalement la collecte des déchets qui s’amoncellent dans les communes de Kaloum, Dixinn, Ratoma, Matoto et l’île de Kassa, dans la capitale Conakry.
C’est ainsi que Yaya Sow, le ministre des Infrastructures et des Transports, Ousmane Gaoual Diallo, le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, ainsi qu’Abé Sylla en charge de l’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, ont conduit une délégation pour la collecte des ordures ménagères dans la municipalité de Dixinn composée de 22 quartiers.
Dans le cortège interministériel de cette initiative de collecte de déchets à Conakry, se trouvaient également les ministères de l’Environnement et du Développement durable, de l’Hygiène et de la Santé, de l’Agriculture et des Pêches, des Mines et de la Géologie. « Cette décision d’interrompre le Conseil de ministres a permis aux ministres et hauts cadres de l’État d’aller nettoyer la ville pour revenir à la situation normale », affirme le Premier ministre de transition Mohamed Béavogui, par ailleurs en charge de coordonner la mise en œuvre du Projet d’assainissement de la ville de Conakry.
Un projet pour 2,3 millions d’habitants
En Guinée, le Projet d’assainissement de Conakry bat son plein. Selon les autorités de ce pays d’Afrique de l’Ouest, il permettra la fourniture de 20 000 poubelles de 200 litres, la construction de 56 km de canaux primaires, secondaires et tertiaires en béton armé pour le drainage des eaux pluviales et des eaux usées et la réhabilitation de deux stations de vidange. Aussi, il s’agira d’étendre les capacités des stations de traitement des boues de vidanges sur les sites de Yimbaya et de Sonfonia.
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Dans le cadre de ce projet, en mars 2021, l’Agence nationale de l’assainissement et de la salubrité publique (Anasp) a réceptionné 56 camions dédiés à la collecte et au transport des déchets solides dans la capitale de la Guinée. Ces nouveaux équipements ont été acquis grâce à un financement de 54 millions de dollars octroyé par la Banque islamique de développement (BID) via son Fonds Lives & Livelihoods (LLF).
Benoit-Ivan Wansi