La gestion des déchets va certainement s’améliorer dans les semaines à venir à Conakry. La décision du gouvernement guinéen de professionnaliser la gestion des déchets dans la capitale du pays y sera pour beaucoup. Cette nouvelle orientation a conduit au choix de deux entreprises pour gérer les déchets de cette ville peuplée de près de 2 millions d’habitants.
Il s’agit de l’entreprise turque Albayrak et de la société italienne Piccini. La nouvelle concession porte sur une durée de quatre ans. Le contrat que les deux sociétés ont signé avec le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Elhadj Papa Koly Kourouma, stipule que la société Albayrak effectuera la précollecte et la collecte dans la commune de Kaloum. Elle s’occupera également du balayage des principales artères de la ville de Conakry.
Une dotation de près de 5 millions d’euros par an
L’entreprise turque dispose déjà d’équipements pour la réalisation de sa nouvelle tâche. En mars 2019, elle a célébré en présence du Chef de l’État guinéen Alpha Condé, l’arrivée à Conakry du matériel de gestion des déchets, composé de camions poubelles, de balayeuses et de bacs à ordures. « Dès que nous allons commencer le ramassage, nous allons analyser les différents types de déchets afin de passer à un autre type d’appel d’offres en vue de leur transformation en énergie », avait alors affirmé Alpha Condé lors de la cérémonie d’Albayrak au Palais du peuple à Conakry. En échange de ses services, Albayrak recevra chaque année une dotation de 26,7 milliards de francs guinéens (2,6 millions d’euros).
La branche guinéenne du groupe italien Piccini s’occupera exclusivement de la gestion de la très tristement célèbre décharge à ciel ouvert de la Minière, située au cœur du quartier Dar Es Salam, une banlieue de Conakry. En août 2017, des pluies diluviennes avaient causé l’éboulement de cette décharge vieille de plusieurs dizaines d’années. Les bâtiments situés en contre-bas avaient été ensevelis par les déchets, faisant au moins neuf victimes. Piccini recevra chaque année 23,6 milliards de francs guinéens (2,3 millions d’euros) pour la gestion de la décharge de la Minière.
Jean Marie Takouleu