L’entreprise française Vergnet Hydro et la société belge Altech Safs viennent de remporter un important marché de fourniture d’eau potable pour 60 000 personnes vivant en zone rurale. Ce projet concerne l’ensemble des huit régions administratives que compte la Guinée.
C’est un marché conséquent que viennent de remporter Vergnet Hydro, filiale du groupe Odial Solutions, basé à Orléans en France, et son partenaire Altech Safs, dont le siège social se situe à Liège en Belgique. Les deux entreprises vont fournir de l’eau potable à 60 000 personnes vivant dans plus de 120 communautés, réparties sur les huit régions administratives que compte la Guinée. Elles vont devoir déterminer les sites qui abriteront les points de captage, de traitement et de distribution de l’eau. Pour ce faire, les équipes de Vergnet Hydro vont se rendre sur les sites concernés pour rencontrer les habitants, connaitre leurs attentes et suivre leurs habitudes en matière d’approvisionnement en eau.
Priorité aux sources d’eau de surface
Dans ces zones, les équipes de Vergnet Hydro procéderont à des études topographiques, géologiques et hydrologiques. Elles devront également déterminer la position des villages par rapport aux sources et aux espaces à préserver. Conformément à l’appel d’offres lancé par direction nationale de l’Hydraulique de Guinée, le projet privilégiera la potabilisation de l’eau de surface plutôt que l’exploitation de l’eau souterraine, trop complexe à réaliser, pour des raisons économiques, à cause de l’isolement de certains lieux, ou géologiques, quand il n’est pas possible d’effectuer des forages équipés de pompes à motricité́ humaine, voire d’en réaliser.
Vergnet Hydro se rabattra donc sur les puits villageois, les marais ou encore les rivières. Il faut dire que sur ce point, la Guinée est dotée des ressources nécessaires. Le pays dispose de 1 300 cours d’eau. De nombreux fleuves et rivières d’Afrique de l’Ouest prennent leurs sources sur place. C’est le cas du fleuve Niger, Sénégal, Gambie, Koliba, Kolonté, Gavally ou encore Diani. C’est la raison pour laquelle, on appelle souvent la Guinée, le « château d’eau d’Afrique de l’Ouest ».
Des équipements fournis par Altech Safs
Les stations seront conçues et fabriquées par l’entreprise Altech Safs, qui a déjà installé vingt unités en Guinée. Chacune de ces installations occupe une vingtaine de mètres carrés et conjugue les techniques de traitement par coagulation, floculation, désinfection par eau de javel, puis de filtration sur sable et charbon actif. Ces stations peuvent traiter de 1 à 2 m3 par heure, ce qui revient à alimenter en eau environ 250 à 1000 personnes. « Les principaux avantages d’une station Hydropur sont l’autonomie, car le traitement se fait de façon gravitaire. On peut aussi compter sur robustesse, car la structure est en acier inoxydable », précise Claude Lombart, Administrateur d’Altech Safs.
Pour assurer la pérennité des installations, l’entreprise Altech Safs va mettre à contribution la technologie Hydropur, un système de haute technologie qui permet de traiter l’eau à moindre coût. Cette entreprise est présente dans plus de neuf pays africains et compte former les acteurs locaux à l’utilisation de cette technologie. Ils assureront ainsi localement la maintenance et la réparation des installations.
Ce projet a reçu un coup de pouce de la Belgique. Le gouvernement a injecté 6,5 millions d’euros (plus de 4,2 milliards de francs CFA), sous forme de prêt sans intérêt. Et son agence de développement, Enabel, se chargera de suivre l’avancement du projet. Altech Safs et Vergnet Hydro ont trois ans pour fournir de l’eau potable à 60 000 personnes. Le consortium suivra ensuite les sites pendant deux ans afin d’assurer le SAV et la bonne prise en main locale. Ce projet permettra de relever le taux d’accès à l’eau potable dans les zones rurales en Guinée, qui est actuellement de 65 %, selon les autorités.
Jean Marie Takouleu