Le Fonds vert pour le climat (FVC) valide un financement de 9,8 millions de dollars pour l’adaptation et la résilience climatiques des petits exploitants agricoles en zone côtière, au sud-ouest de la Guinée-Bissau. Ces travailleurs de la terre font face aux intrusions salines résultantes de la montée du niveau de la mer.
À Incheon, en République de Corée, la quatrième et dernière réunion annuelle du Conseil d’administration du Fonds vert pour le climat (FVC) a validé un financement global de 544,1 millions de dollars pour des projets climatiques dans le monde. Sur ce financement, 9,8 millions de dollars sont destinés à l’adaptation et la résilience climatique en Guinée-Bissau.
Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, les petits exploitants agricoles côtiers font face à l’intrusion de l’eau de mer résultant de la montée du niveau de la mer, des raz-de-marée et d’autres conditions météorologiques défavorables. L’intrusion de l’eau de mer constitue une menace sérieuse pour les mangroves du pays, qui représentent une source majeure de revenus (production du riz de mangrove, Ndlr) en plus de fournir une protection côtière et un habitat favorable au développement de la biodiversité.
La restauration des mangroves
Face à l’intrusion saline, l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) met en œuvre un projet visant l’adaptation des populations d’agriculteurs impactées par ce phénomène dans le Nord-Ouest et le centre-nord de la Guinée-Bissau. Dans les localités d’Oio et de Cacheu, l’OSS améliorera l’observation et la surveillance de la qualité de l’eau et du sol. L’intrusion saline réduit la fertilité ou détruit complètement les terres agricoles. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 20 % des terres irriguées dans le monde sont concernées par les problèmes de salinités.
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Le projet de l’OSS porte également sur la réhabilitation des systèmes de gestion de l’eau à petites échelles à partir de la rétention d’eau de pluie pour l’irrigation. Pour limiter l’intrusion de l’eau de mer dans les plantations, les mangroves qui servent naturellement de zone tampon seront reboisées sur au moins 250 hectares. Aussi, les chaines de valeur agricoles seront renforcées à travers des microentreprises. Avec le financement du FVC, les activités du projet seront lancées au début de l’année 2023 pour une durée de cinq ans.
Selon l’OSS, ce projet devrait bénéficier directement à 82 450 personnes, dont 70 % de femmes. Sa mise en œuvre est soutenue par le ministère bissau-guinéen de l’Agriculture, le Secrétariat d’État à l’environnement et de la biodiversité, la Direction générale des ressources en eau, l’Institut national de l’environnement, l’Institut pour la biodiversité et les zones protégées, ainsi que l’organisation non gouvernementale (ONG) Ajuda de Desenvolvimento de Povo para Povo (ADPP).
Jean Marie Takouleu