Le projet hydroélectrique de Souapiti, en Guinée, a reçu un sérieux coup d'accélérateur. Les autorités viennent de trouver un accord de financement : Exim Bank of China va injecter plus de 1,17 milliard de dollars afin de terminer ce chantier en cours.
À l’issue du forum Chine-Afrique, qui s’est tenu du 3 au 4 septembre 2018 à Pékin, l’empire du Milieu a promis d’investir 60 milliards de dollars sur le continent africain. Les autorités guinéennes reviennent de cette rencontre, où les chefs d’États africains ont été très courtisés, avec un accord de financement de la part d’Exim Bank of China qui va injecter plus de 1,17 milliard de dollars dans le projet hydroélectrique de Souapiti, actuellement en cours de réalisation. Il s’agit d’un important projet hydroélectrique réalisé par l’entreprise China International Water and Electric Corporation (CWE). Celle-là même qui construit en ce moment le barrage hydroélectrique d’Isimba en Ouganda.
Celui de Souapiti est prévu pour offrir une capacité de production de 515 MW. Un projet important donc, qui pourrait relever significativement le taux d’accès à l’électricité en Guinée, qui est actuellement à peine de plus de 20 %.
Un méga projet qui avance…
Le projet a été lancé en 2015 par le président Alfa Condé, quelque mois après sa réélection. Pour évaluer l’avancée des travaux, le ministre de l’Énergie Cheick Taliby Sylla, a effectué une visite sur site en mai 2018. Selon lui, un « grand travail » a été accompli depuis le lancement des travaux. « Sans nul doute, on ne se trompe pas en disant que Souapiti est le projet du siècle en Guinée et le plus grand dans la sous-région ouest-africaine », a déclaré Cheick Taliby Sylla. Dès 2020, à l’en croire, la première turbine de Souapiti sera mis en service et produira 111,25 mégawatts. Les autres seront lancées au fur et à mesure pour atteindre progressivement les 515 MW prévus.
Les autorités guinéennes estiment que « ce barrage bonifiera également celui de Kaleta (inauguré en 2015 avec une capacité de 80 MW, Ndlr) en portant sa production annuelle de 965 GWh à 1125 GWh, en toute saison, et permettra à la Guinée de faire un grand pas vers son autosuffisance en électricité ». Grâce à son hydrographie exceptionnelle en Afrique de l’ouest, la Guinée dispose d’un potentiel hydroélectrique de plus 6000 MW.
Jean Marie Takouleu
