En Guinée, la reprise de la coupe du bois a été autorisée par le gouvernement. La mesure intervient après plus d’un an d’interdiction motivée par les abattages sauvages dans un pays à la riche biodiversité attaquée par une déforestation massive.
À la sortie du Conseil des ministres du 14 octobre 2022, le gouvernement guinéen a indiqué que l’exploitation du bois devait toutefois être réservée à l’usage local et encadrée. Quant à l’exportation du bois, elle reste interdite. La levée de l’interdiction de la coupe du bois en Guinée est valable pour une année, dans l’objectif de « satisfaire le besoin local en bois », indique le Conseil des ministres dans son communiqué.
Cette mesure est par ailleurs assortie d’une réduction du nombre d’exploitants agréés, du nombre de tronçonneuses, et d’une réduction de trois cinquièmes des quotas de coupe au niveau national, à présent fixées à 8208 mètres cubes par mois.
Les motivations d’une décision contestée
Le gouvernement guinéen revient ainsi sur la décision qu’il a prise en juin 2021. Le ministère guinéen de l’Environnement avait alors interdit la coupe et le transport du bois sur tout le territoire. Quelques mois après la mise en application de cette décision, le marché guinéen de bois a connu une pénurie sans précédent. « Il y a eu la flambée du prix du bois, il y a eu aussi le chômage à plusieurs niveaux de nos ateliers de menuiserie, même dans certains industries de tôle, de pointe et de contreplaqué. Le bois a une très grande importance dans la vie sociale à tous les niveaux» explique Ansoumane Camara, le président de la Fédération nationale des professionnels de la filière bois (FNPFB).
Face à ce constat, les professionnels de la filière bois ont engagé une série de démarches pour interpeler le gouvernement sur sa décision. Pour soulager la filière, les autorités ont publié le 14 janvier 2022 un arrêté portant l’approvisionnement du marché local en bois d’œuvre pour assister la population.
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La Guinée fait pourtant partie des pays qui ont les taux de déforestation les plus rapides au monde. Dans un article intitulé « déforestation effrénée » et datant de 2019, le ministère guinéen de l’Environnement indique que le couvert forestier du pays est passé de 14 millions d’hectares dans les années 1960, à moins de 700 000 hectares à la fin des années 2010. Ce qui fait de la Guinée « « l’un des mauvais élèves » de la conservation des forêts », décrit le texte.
Boris Ngounou