Il fait partie des jeunes qui font bouger le continent africain. Yee Mamadou Bah, la trentaine bien tassée, a créé avec deux associés Eol-Guinée, une entreprise spécialisée dans la fourniture d’électricité grâce à de l’énergie éolienne en Guinée. Cette jeune entreprise conçoit et fabrique des mini-éoliennes à base de matériaux locaux. Du bois, un disque, des aimants et des fils conducteurs constituent l’essentiel dont se sert cet ancien ingénieur agronome pour concevoir ses éoliennes. Ces dernières tournent à l’aide des vents à très faible vitesse et n’ont quasiment pas besoin d’entretien. « Nos éoliennes sont simples, mais très robustes. Ce sont des éoliennes qui peuvent pratiquement fonctionner sans entretien. Les pales que nous concevons avec du bois peuvent tourner pendant cinq ans et doivent être changées par la suite », confiait le jeune entrepreneur dans une interview accordée à la radiotélévision guinéenne.
Ces éoliennes ont une capacité qui varie de 1 à 3 kV. Eol-Guinée propose ses services aux hôpitaux, mosquées, églises, écoles, ménages, etc. Les éoliennes sont conçues pour un usage domestique ou industriel. De plus, l’entreprise offre à ceux qui ont des moyens limités la possibilité de louer les éoliennes pour une période bien déterminée.
« Grâce à une technologie bien étudiée, nos éoliennes sont adaptées aux différents besoins énergétiques de nos pays en voie de développement », a précisé le PDG de la jeune entreprise à Startup.info. Leurs produits sont également commercialisés au Cameroun, au Togo et à Madagascar. Et cette internationalisation leur a permis de réaliser un chiffre d’affaires annuel de 27 000 euros en 2019.
Combiner entreprenariat et intérêt public
Au début de l’aventure, Yee et ses compagnons fabriquent des drones. « Un jour, nous devions passer à la télévision au sujet de l’un de ces drones, mais on n’a pas pu regarder l’émission, tout simplement parce qu’on était dans l’obscurité, à cause d’une panne de courant ? Ce jour-là, on s’est dit, pourquoi ne pas transformer ce savoir en utilité publique en apportant de l’éclairage de base à la population guinéenne ? », explique le jeune entrepreneur. Et c’est cette remise en question qui a finalement donné lieu à la création en 2009 d’Eol-Guinée, ainsi que la mise en service des toutes premières éoliennes. Voilà donc comment a démarré l’aventure, grâce à laquelle Yee Mamadou fera partie en 2017 de la top-list des 35 jeunes Africains qui ont fait bouger l’espace francophone, d’après l’organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Lucelle Feukeng