« Nous allons changer tous les véhicules du gouvernement par des voitures électriques afin d’économiser du carburant ». Ces propos sont d’Ibrahim Traoré. Le président de la transition au Burkina Faso vient d’annoncer une série de mesures pour accélérer le développement économique et durable.
La situation économique de la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest a été fragilisée ces dernières années par le Covid-19, les attaques terroristes dans le Sahel ainsi que le réchauffement climatique. Au Burkina Faso, le gouvernement de transition muscle ses interventions dans le but de renforcer la résilience des 22 millions d’habitants. Et parmi les mesures les plus récentes, figure la réduction du train de vie de l’État, y compris dans les dépenses liées à la mobilité des fonctionnaires.
L’annonce rapportée par l’Agence d’information du Burkina (AIB) a été faite récemment par Ibrahim Traoré, le président de la transition qui prévoit d’ici décembre 2024, « la création d’une usine de fabrication de véhicules électriques ». Ainsi, les fonctionnaires de l’administration burkinabè utiliseront des modes de transports plus économes en carburants et respectueux de l’environnement, dans un contexte de forte pollution atmosphérique à Ouagadougou.
Cette décision qui vise avant tout à en découdre avec la consommation effrénée d’essence et de diesel des agents publics intervient quelque temps après la publication d’un rapport de l’Autorité supérieure de contrôle de l’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC). Il indique que le palais présidentiel situé dans la capitale a dépensé jusqu’à 72 millions de francs CFA (108 000 euros) dans l’achat de carburants et de lubrifiants entre 2020 et 2021.
Lire aussi- BURKINA FASO: 2 centrales solaires photovoltaïques(68MWc) inaugurées à Kodéni et à Pâ
Un montant un peu élevé quand on sait que 40 % de la population du Burkina Faso vit en dessous du seuil de pauvreté et que ce pays d’Afrique de l’Ouest est constamment classé 184e sur 191 dans la fiche du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) sur l’indice de développement humain (IDH). La réduction du train de vie de l’État burkinabè devrait permettre d’inverser la donne en misant sur des investissements plus durables. C’est le cas de la future usine de fabrication de véhicules électriques dont aucun détail technique ne filtre pour le moment.
Benoit-Ivan Wansi