Le fournisseur de systèmes d’irrigation à l’énergie solaire SunCulture, basé à Nairobi au Kenya, attire de plus en plus d’investisseurs. Le dernier financement en date a été accordé à SunCulture le 2 avril 2024 par la société d’investissement InfraCo Africa. Il s’agit de 12 millions de dollars qui soutiendront l’expansion de la société kenyane en Afrique subsaharienne.
Le fournisseur kenyan SunCulture peut désormais améliorer son offre d’irrigation solaire, notamment en Afrique subsaharienne où il a déjà investi plusieurs marchés. C’est à la faveur d’un nouveau financement de 12 millions de dollars débloqués le 2 avril 2024 par InfraCo Africa, une société d’investissement du Private Infrastructure Development Group (PIDG). La société de conseil en financement EKTA Partners, basée à Londres au Royaume-Uni, a agi en tant que conseiller financier exclusif pour cette transaction.
« Cette prise de participation fait partie d’une levée de fonds de série B sursouscrite de 27,5 millions de dollars, destinée à permettre à des centaines de milliers de petits exploitants agricoles d’accéder à des systèmes d’irrigation solaires compatibles avec l’Internet des objets (IoT) d’ici à 2030 en Afrique », indique InfraCo Africia. En effet, la majorité des agriculteurs sur le continent africain sont encore dépendants de l’agriculture pluviale menacée par la sécheresse, ou utilisent des pompes d’irrigation diesel ou à essence, émettrices de dioxyde de carbone (CO2).
Des systèmes capables de pomper 1 200 litres d’eau par heure
« Avec l’accès à l’irrigation, les agriculteurs peuvent augmenter leurs rendements, assurant ainsi une plus grande sécurité alimentaire pour eux-mêmes et leurs familles face aux impacts du changement climatique, et l’augmentation des revenus agricoles peut soutenir une croissance économique durable plus large et la prospérité dans les zones rurales », souligne Claire Jarratt, le directeur des investissements et des risques d’InfraCo Africa. La décision de la société d’investissement de financer précisément SunCulture s’est donc imposée comme une évidence pour ses systèmes d’irrigation durables.
Les systèmes basés sur l’IdO sont destinés aux petites exploitations agricoles disposant de plantations d’environ 1 à 3 acres. Ils sont capables de pomper jusqu’à 1 200 litres d’eau par heure. Ces systèmes comprennent des arroseurs adaptés pour une irrigation au goutte-à-goutte, ainsi qu’un stockage sur batterie qui maximisent l’efficacité de l’utilisation de l’eau en permettant aux agriculteurs d’irriguer leurs terres tôt le matin, minimisant l’évaporation, et de cibler l’eau sur des plantes individuelles évitant ainsi le gaspillage.
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L’autre avantage des installations de SunCulture est qu’ils sont équipés de systèmes dédiés à la surveillance à distance et à la maintenance prédictive, ainsi que de systèmes de batteries pour l’éclairage domestique et la recharge de petits appareils tels que les téléphones portables. « Il y’a encore beaucoup de travail à faire, et nous ne pourrions pas être plus enthousiastes à l’idée de construire avec nos investisseurs », déclare Samir Ibrahim, PDG de SunCulture.
Par ailleurs, le coût d’achat d’une pompe SunCulture est inférieur de 40 à 60 % au coût d’une pompe à carburant. L’entreprise propose ses pompes aux petits exploitants agricoles dans le cadre d’un modèle « Pay-As-You-Grow ». Dans un effort supplémentaire pour rendre ses pompes plus abordables, SunCulture s’est inscrit à un programme de crédit carbone, dont les réductions d’émissions ont été vérifiées de manière indépendante par VERRA, réduisant ainsi le coût initial de ses pompes.
Au cours des cinq dernières années, SunCulture a également bénéficié du financement de Nithio Financial Intermediary, un véhicule d’investissement mis en place par la plateforme Nithio, spécialisée dans le financement des énergies renouvelables basées sur l’intelligence artificielle, et d’une ligne de crédit de 11 millions de dollars ouverte par Triodos Investment Management, Nordic Development Fund (NDF), AlphaMundi et le FEI OGEF de la Banque africaine de développement (BAD). Le fournisseur kenyan de systèmes d’irrigation solaires a aussi levé 14 millions de dollars auprès d’Energy Access Ventures (EAV), Électricité de France (EDF), Acumen Capital Partners (ACP) et Dream Project Incubators (DPI).
Inès Magoum