Le gouvernement kenyan vient de lancer un projet de renforcement de la résilience climatique dans le bassin du lac Victoria, le plus grand lac d’eau douce d’Afrique (68 800 km2). Le projet qui a pour bénéficiaires les populations de Siaya et de Busia à l’ouest du pays, est financé à hauteur de 5 millions de dollars par le Fonds d'adaptation au changement climatique (Facc) des Nations Unies.
Les autorités kenyanes et leurs partenaires financiers ont procédé le 2 juin 2021 à Rarieda, dans l’ouest du Kenya, au lancement du projet pilote de renforcement de la résilience climatique des populations vivant dans le bassin du lac Victoria. Le projet cible précisément les comtés de Siaya et de Busia, où les inondations sont devenues quasi permanentes. « Le projet aidera les communautés à s’adapter au changement climatique. Il impliquera la plantation d’arbres, la conservation des sols et l’utilisation d’énergies renouvelables », explique Mohamed Elmi, secrétaire général au ministère kenyan de l’Environnement et la Foresterie.
Dans ce projet, il s’agira également de restaurer un écosystème et une biodiversité dévastés par le changement climatique et l’action de l’homme. Dans un rapport publié en 2018, l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) relève que 20% des espèces du lac situé en Afrique de l’Est seraient menacés de disparition. Parmi ces espèces menacées, 204 (76%) seraient endémiques au lac Victoria, ce qui signifie que leur disparition de cette importante étendue d’eau induit leur disparition définitive de la planète. Selon la même source, les principales causes de ces disparitions sont la pollution d’origine industrielle et agricole (engrais et produits chimiques), le défrichage ainsi que la surexploitation des ressources.
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Le financement du Facc
Le projet pilote de renforcement de la résilience climatique dans le bassin du lac Victoria est financé à hauteur de 5 millions de dollars par le Fonds d’adaptation au changement climatique (Facc) des Nations Unies, aussi appelé Fonds d’adaptation (FA). Ce fonds est alimenté essentiellement par une taxe internationale fondée sur le Mécanisme de développement propre (MDP) mis en place par le Protocole de Kyoto pour financer des projets ou des programmes d’adaptation au changement climatique dans les pays en développement.
Sur le terrain, la mise en œuvre du projet sera supervisée par la Commission du bassin du lac Victoria (LVBC). Selon le Secrétaire exécutif de la commission, Ali Said Matano, ce projet devrait générer des avantages, notamment la sécurité alimentaire, une plus grande adoption d’une énergie plus propre et la restauration de l’habitat. Deuxième plus grand lac d’eau douce du monde après le lac Supérieur (82 100 km2 entre le Canada et les États-Unis), le Lac Victoria, avec une superficie d’environ 68 800 km2 joue un rôle vital pour les communautés locales, dont l’économie et l’alimentation sont fortement liées à la biodiversité du lac.
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Après l’étape du Kenya, des projets similaires de résilience climatique seront mis en œuvre en Tanzanie, en Ouganda, au Rwanda et au Burundi, situés également dans le bassin du lac Victoria.
Boris Ngounou