Centum Investments Company Plc, une entreprise kenyane et actionnaire majoritaire dans le projet géothermique d’Akiira, a annoncé qu’il était en pourparlers avec ses partenaires pour effectuer de nouveaux forages. Le but est de creuser un troisième puits, qui devrait permettre d’atteindre les 70 MW prévus initialement pour ce projet situé dans la région d’Olkaria, à l’ouest du Kenya.
Selon Centum, creuser un nouveau puits est indispensable, puisque la quantité de vapeur qui émerge des deux premiers est jugée insuffisante. Un nouveau forage devrait coûter au moins 70 % des investissements déjà consentis pour la centrale géothermique. La première tentative infructueuse ayant coûté 1,2 milliard de shillings kenyans, soit près de 12 millions de dollars, on s’achemine donc vers une nouvelle facture autour de 8,5 millions de dollars. Soit moins de 3 % du coût total du projet d’Akiira, qui devrait atteindre 300 millions de dollars.
Début de l’exploitation en 2022
C’est peu dire que le succès du projet géothermique d’Akiira dépendra du résultat de ce deuxième forage, qui devrait débuter après l’accord des autres actionnaires du projet, que sont : Marine Power Generation Ltd, DI Frontier Energy Carbon Fund (un fonds danois dédié à l’énergie) et Ram Energy Inc. Le projet est piloté par Akiira Geothermal Limited (AGL), une entité ad hoc. « Il est prévu qu’AGL commence le forage et la construction de la centrale électrique pour la première phase de 70 MW au début de l’année 2020. Elle sera mise en service commercial début 2022 », affirme David Njoroge, directeur du développement de Centum.
Pour le forage et l’aménagement des infrastructures, l’ensemble des actionnaires vont fournir 30 % des 300 millions de dollars nécessaires. Les 70 % restants seront injectés par des partenaires au développement. Il s’agit en particulier d’Overseas Private Investment Corporation (OPIC) qui a déjà débloqué 86 millions de dollars depuis 2014. La Banque européenne d’investissement (BEI) a proposé d’investir 150 millions d’euros, quasiment le double.
L’énergie produite sera ensuite injectée dans le réseau électrique national du Kenya. Un contrat d’achat d’électricité lie AGL à Kenya Power, depuis 2015. AGL prévoit aussi de doubler la capacité de la future centrale géothermique d’Akiira pour atteindre 140 MW, mais dans un second temps.
Jean Marie Takouleu