C’est une solution qui va contribuer à réduire la taille des décharges au Kenya. À Nairobi, la collecte de déchets devient une activité secondaire pour de nombreuses familles et permet à l’usine d’Alternative Energy Systems de fabriquer du diesel de synthèse destiné aux entreprises.
La scène est devenue ordinaire dans les décharges de la ville de Nairobi comme Dondora. Des dizaines de femmes et enfants traversent chaque jour des tas d’immondices avec d’immenses sacs à la main pour collecter les déchets plastiques. Elles les vendent à Alternative Energy Systems qui, depuis juin 2017, a installé son industrie de fabrication de diesel de synthèse à Kiambu à plus de 16 km de Nairobi.
Grâce à une technologie développée depuis la Tanzanie voisine, elle réussit à produire 7000 litres de carburant en recyclant 12 tonnes de déchets plastiques. Selon Rajesh Kent, le directeur d’Alternative Energy Systems, cette valorisation des déchets plastiques passe par un système complexe qui commence par le broyage déchets plastiques. Ils sont ensuite chauffés pour extraire l’humidité. « C’est dans le réacteur que les déchets plastiques subissent un craquage thermique ; une action de la chaleur qui a pour conséquence de modifier la structure moléculaire du plastique », explique Rajesh Kent dans un reportage de chaîne allemande Deutsche Welle.
Sous l’effet d’une chaleur extrême, les déchets plastiques se transforment en un liquide très proche du pétrole utilisé dans les industries ou du diesel qui sert à faire tourner certaines centrales électriques. Sur place à Nairobi, des industries commencent déjà à s’intéresser à ce carburant moins polluant. C’est le cas d’Abyssinia, un fabricant d’acier qui s’en sert pour faire chauffer ses fours. Pour Indira Patel, la directrice de l’entreprise, « ce diesel reste plus cher que le carburant ordinaire, mais a l’avantage de ne pas produire excessivement de fumée ».
Une initiative soutenue par l’État kenyan
C’est à la faveur d’une loi votée en 2016 que l’entreprise dirigée par Rajesh Kent est arrivé au Kenya. Par cette législation, le gouvernement d’Uhuru Kenyatta déclare la guerre aux déchets plastiques qui recouvrent plusieurs villes du pays, notamment Nairobi. Selon les chiffres récemment publiés par le ministère de l’Environnement, les Kenyans produisent 4 millions de tonnes de déchets chaque année. Plus de la moitié se retrouves dans les décharges. Une matière première négligée qu’Alternative Energy Systems compte en partie valoriser. L’entreprise veut employer 1500 personnes dans la collecte de déchets plastiques et une soixantaine autres pour la manutention des machines.
Jean Marie Takouleu