Deux entreprises envisagent d’investir dans la fourniture d’eau potable dans le comté de Turkana au nord-est du Kenya. Il s’agit de la société espagnole Aqua Advise et de Systel Engineering, une entreprise indienne. Elles viennent d’engager des pourparlers avec le gouvernement du comté de Turkana, dirigé par Josphat Nanok.
Les deux spécialistes du traitement de l’eau veulent de l’eau prélevée sur l’aquifère du bassin de Lotikipi. L’entreprise Aqua Advise prétend entrer dans ces négociations avec une expérience renforcée. Son fondateur Borja Blanco affirme ainsi avoir investi 140 millions de dollars dans le dessalement de l’eau de mer dans le comté de Mombasa, sur la côte est du Kenya. Mais aucun détail n’a été fourni concernant le tour de table du financement en question. Et les deux derniers projets de dessalement lancés simultanément dans le comté de Mombasa, avec un investissement total 157 millions de dollars, seront mis en œuvre à partir de juin 2019 par les entreprises Almar Water Solutions et Aqua Swiss, qui fourniront en tout 130 000 m3 d’eau potable par jour.
Une importante ressource en eau à Turkana
Quoi qu’il en soit, Systel Engineering et Aqua Advise proposent de traiter l’eau pour la consommation domestique (eau potable), l’irrigation et l’élevage. Josphat Nanok, le gouverneur du comté de Turkana n’en demandait pas plus. Il affirme que son gouvernement se bat en ce moment pour trouver une solution au besoin en eau pour ses populations. Pour lui, un partenariat public privé (PPP) serait une solution idéale et le gouvernement central kenyan serait prêt à soutenir l’exploitation de l’eau de l’aquifère de bassin de Lotikipi.
Il s’agit de l’un des plus importants aquifères du continent africain. Découvert en 2013 par la société française Radar Technologies International dans le cadre d’un projet du gouvernement kenyan en partenariat avec l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) et financé par le gouvernement japonais. Il contient 200 milliards m3 d’eau qui s’étendent sur une surface de plus de 4 100 km2, à 300 m sous le niveau du sol. Les scientifiques estiment que l’aquifère du bassin de Lotikipi peut répondre aux besoins en eau des populations kenyanes au moins pendant 70 ans, s’il est bien exploité. En veillant toutefois à ne pas l’épuiser…
Jean Marie Takouleu