L’entreprise kenyane Bamburi Cement mise sur l’électricité produite à partir des installations de biomasse pour alimenter ses usines de production de ciment au Kenya. Elle utilise également cette source d’énergie pour ses installations en Ouganda.
Comment réduire les coûts de production du ciment au Kenya ? Cette question est au cœur de la stratégie du cimentier kenyan Bamburi Cement, détenu à plus de 58 % par le géant LafargeHolcim. L’entreprise a décidé de se tourner vers la biomasse. Il s’agit d’un processus de production d’électricité au cours duquel les déchets sont brûlés pour produire de la chaleur, qui est alors récupérée pour produire de l’électricité.
Dans le cas de Bamburi Cement, il s’agit de brûler les cargaisons saisies et confisquées au port de Mombasa sur la côte, à l’Est du pays. Le cimentier a déjà signé un accord avec la Kenya Ports Authority, l’organisme qui gère les ports au Kenya.
Une stratégie déjà appliquée en Ouganda
Actuellement, Bamburi Cement utilise la biomasse pour produire 12 % de son électricité au Kenya. L’objectif visé par la nouvelle stratégie est d’arriver à 30 %. Cette nouvelle orientation est indispensable pour l’entreprise qui essuie des pertes en partie à cause des tarifs élevés d’électricité. Ainsi, en 2018, le cimentier estime que son bénéfice a chuté de 69 %, soit un déficit de 600 millions de shillings kenyans (5,8 millions de dollars).
Bamburi Cement est aussi encouragé par ses résultats en Ouganda où sa filiale locale Hima Cement, produit déjà 70 % de son électricité à partir de la biomasse. « Obtenir de la biomasse n’a pas été aussi facile qu’en Ouganda étant donné que notre usine est située loin des sources de production de biomasse. Nous diversifions actuellement nos sources d’approvisionnement afin de pouvoir porter sa part dans le bouquet énergétique à plus de 30 % d’ici 2022 », indique Saddiq Hassan, le directeur général de Bamburi Cement. Dans ce pays d’Afrique de l’Est, le cimentier dépense 9 000 shillings (plus de 87 dollars) pour le MWh d’électricité. Au Kenya, il doit compter jusqu’à 15 000 shillings (145 dollars).
Bumbari Cement compte également utiliser les déchets collectés dans les villes, ainsi que les pneus usagés. Récemment, elle a annoncé l’augmentation de sa capacité d’élimination des huiles de moteurs usées L’entreprise qui emploie plus de 1 000 personnes s’appuiera aussi sur sa filiale Geocycle pour brûler 3 millions de tonnes d’huiles de vidange chaque année. Ces déchets seront collectés dans les stations-service, chez les concessionnaires automobiles ou encore dans les garages au Kenya.
Jean Marie Takouleu