Le Kenya poursuit sa transition écologique en misant sur la mobilité électrique. Ainsi, le Trésor national kenyan envisage de baisser les taxes et les frais de douanes relatifs à « l’importation, l’assemblage local ou la commercialisation de véhicules électriques » à Nairobi et dans les 46 autres comtés. La mesure sera consignée dans la loi des finances 2024 après la validation des autorités locales et les parlementaires. À en croire l’Autorité de réglementation de l’énergie et du pétrole (Epra) du Kenya, ces incitations fiscales favoriseront dans un premier temps la mise en circulation d’au moins 350 voitures et vélos électriques.
Cela devrait permettre de se débarrasser progressivement des 2,2 millions de véhicules thermiques qui sont à l’origine de la pollution atmosphérique dans ce pays d’Afrique de l’Est. « Accélérer la transition vers les véhicules électriques est une proposition gagnant-gagnant en termes de contribution à l’engagement de réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2) générées par le secteur du transport au profit d’un transport accessible, durable et moins cher », explique Njuguna Ndung’u.
Selon le secrétaire du Cabinet du Trésor national, le gouvernement kenyan financera cette transition grâce au fonds « Hustler » lancé en décembre 2022 par le président William Ruto. Il s’agit d’une initiative d’inclusion financière numérique d’une valeur de 50 milliards de shillings kenyans, soit 402 millions de dollars. Ce fonds est versé sous forme de crédit aux particuliers ainsi qu’aux micro, petites et moyennes entreprises (MPME) pour la réalisation de leurs projets durables notamment dans les secteurs de l’agroalimentaire et de la mobilité.
Des initiatives de mobilité électrique en cours
Dans le cadre de cette politique visant le développement de la mobilité écologique, l’État kenyan sera également soutenu par Kenya Power. La compagnie publique d’électricité a investi 331 000 dollars (40 millions de shillings kenyans) au second semestre 2022 pour l’acquisition d’une flotte d’engins électriques (deux camionnettes, 50 vélos, et quatre voitures électriques) ainsi que le déploiement de 30 stations de recharge au cours des prochains mois.
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Dans le même temps, le secteur privé se bouscule pour faire rouler des engins écologiques sur les routes kenyanes. C’est le cas notamment de la start-up de mobilité Roam Motors qui prépare la mise en circulation d’ici à 2023 d’autobus électriques assemblés à Nairobi. Le « Roam Rapid » affichera une autonomie de 360 kilomètres et une vitesse maximale de 70 km/h grâce à une batterie de 384 kWh, selon l’entreprise cofondée par Filip Lövström et Mikael Gånge.
Benoit-Ivan Wansi