Le gouvernement central kenyan vient de lancer un projet visant à lutter contre le changement climatique dans au moins 11 comtés. Il s’agit de restaurer des terres dégradées par la sécheresse, la principale conséquence du changement climatique en Afrique de l’Est et Australe.
Au Kenya, le gouvernement central débloque 34 millions de dollars pour la mise en œuvre d’un projet de lutte contre le changement climatique. Dans ce pays d’Afrique de l’Est, ce phénomène planétaire se manifeste par la sécheresse qui engendre le stress hydrique et la dégradation des terres. Le projet lancé par les autorités vise à restaurer 500 000 hectares de pâturages dans 11 comtés arides.
Au Kenya, les localités touchées par le changement climatique sont classées comme zones arides et semi-arides (Asal), notamment à cause des quantités relativement faibles de précipitations annuelles reçues. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les Asal couvrent 80 % du territoire kenyan, avec 16 millions de personnes qui vivent dans ces zones, soit environ 30 % de la population.
Le financement du Fonds vert pour le climat (FVC)
Les Asal sont particulièrement sensibles aux sécheresses et aux inondations, et avec les impacts croissants du changement climatique, ces zones sont considérées comme étant à risque de désertification. En outre, un pourcentage important de ces zones a été dégradé par la déforestation et le surpâturage, ce qui réduit encore la productivité des terres et menace la sécurité alimentaire, les moyens de subsistance et la biodiversité.
Pour faire face à cette situation, le gouvernement kenyan a même créé un ministère des Asal avec pour principale mission, la lutte contre la pauvreté qu’engendre la sécheresse. Les autorités kenyanes estiment que le projet lancé récemment bénéficiera à 620 000 personnes vivant essentiellement de l’élevage et de l’agriculture. Le projet reçoit le soutien du Fonds vert pour le climat (FVC). L’intervention de ce mécanisme de l’Organisation des Nations Unies (ONU) devrait s’accentuer au cours des prochaines années en Afrique de l’Est et Australe.
Car, les scientifiques estiment que le phénomène climatique La Niña devrait s’intensifier dans les prochaines années. Cet épisode se manifeste par la sécheresse qui pousse les populations à se déplacer. Selon les autorités kenyanes, la grande sécheresse de 2017 a touché 2,7 millions de personnes, avec de nombreuses familles déplacées.
Jean Marie Takouleu