La fondation Doen accorde une subvention de 145 000 dollars à Horizon Essential Oils. L’entreprise basée au centre du Kenya favorise la préservation des forêts situées autour du mont Kenya, en produisant des huiles essentielles à partir des essences d’arbres.
Réduire la déforestation à travers la création d’activités génératrices de revenus pour les populations locales. C’est le but d’Horizon Essential Oils qui bénéficie désormais d’une subvention de 145 000 dollars de la fondation Doen basée aux Pays-Bas. Dans les forêts qui entourent le mont Kenya, Horizon Essential Oils exploite des essences d’arbres pour fabriquer des huiles essentielles.
Ce liquide concentré de composés aromatiques est de plus en plus utilisé à des fins thérapeutiques et même dans l’industrie agroalimentaire. Son exploitation durable pourrait améliorer la préservation des forêts primaires comme celle située autour du mont Kenya, au centre du Kenya. Et c’est ce que s’attelle à faire Horizon Essential Oils.
« Des produits commerciaux sont fabriqués pour le marché en pleine expansion des huiles essentielles tout en contribuant à préserver la biodiversité et à améliorer les moyens de subsistance locaux. La collecte des noix et des feuilles dans la forêt crée une nouvelle source de revenus locaux à partir de produits qui n’avaient auparavant aucune valeur commerciale. Les sous-produits issus du pressage de l’huile sont transformés en aliments pour animaux », explique l’entreprise fondée par Bernard Muchiri et Mary Njeri.
Le développement de l’entreprise locale
Avec le financement octroyé par la fondation Doen, Horizon compte augmenter la taille de son exploitation, de 300 hectares actuellement à 3 000 hectares d’ici 3 ans. Elle devra aussi booster sa capacité d’extraction d’huiles essentielles. L’entreprise estime que ce développement nécessitera le recours à 1 500 collecteurs et créera 10 emplois supplémentaires à plein temps.
À l’en croire, sa nouvelle capacité de production d’huiles essentielles devrait permettre de réduire la déforestation de 40 % autour du mont Kenya. Ces forêts sont très souvent dévastées par des exploitants agricoles, mais surtout par les populations riveraines qui coupent les arbres pour produire du charbon de bois vendu dans les centres urbains. Cette exploitation intensive des forêts est à l’origine de la réduction du couvert forestier du pays.
Selon les services forestiers kenyans, le couvert forestier du Kenya n’est que de 5 %. La déforestation avance pourtant de 1,13 % par an. L’exploitation durable de ces zones est l’une des solutions pour sa préservation. Elle est même cruciale autour du mont Kenya où de nombreux cours d’eau prennent leurs sources. Le site classé au patrimoine mondial de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) a également une importante diversité faunique. Ces forêts regorgent des singes notamment les colobes noirs et blancs, ainsi que les grands mammifères comme les éléphants et les buffles du Cap.
Jean Marie Takouleu
