Nairobi, capitale du Kenya, est peuplée de plus de 4 millions d’habitants. La forte croissance de la population est à l’image des embouteillages monstres et du vrombissement des véhicules aux heures de pointe. Dans cette grande ville d’Afrique de l’Est, on avait l’habitude d’entendre parler de la pollution à Pékin, la capitale chinoise. Mais désormais, Nairobi n’est pas épargné par ce phénomène propre aux pays en voie de développement.
Dans nombre de villes comme Paris en France ou encore à Helsinki en Finlande, on a déjà recours aux solutions de service de transports individuels via une application. Dans la capitale du Kenya, cette nouveauté est en train de révolutionner le transport en commun, à l’exemple d’Uber dans plusieurs pays occidentaux. Sauf que, pour le cas du Kenya, les véhicules utilisés sont électriques. Ce projet est l’œuvre d’EkoRent, une entreprise finlandaise, qui a également investi à Helsinki. À Nairobi, elle a décidé de baptiser son service Nopia Ride.
Nopia Ride, un service moins coûteux
« Il est important de s’éloigner d’un modèle de transport dépendant des combustibles fossiles et des voitures personnelles », affirme Ariadne Baskin, d’ONU-Environnement qui soutient le projet. Et de poursuivre « Nopia Ride y contribue en combinant transport en commun et mobilité électrique. À plus grande échelle, cela réduit le nombre de véhicules sur les routes, soulage la congestion et réduit la consommation d’énergie et les émissions de CO2 ».
De son côté EkoRent, a justifié le choix de la capitale du Kenya comme point de chute sur le continent africain par le fait que « la ville regorge de grandes opportunités pour faire les affaires en protégeant l’environnement ». En plus, Nopia Ride a baissé les prix pour les usagers, comparativement aux taxis jaunes ordinaires. Parallèlement, les chauffeurs de Nopia Ride n’auraient pas à payer le plein puisque les voitures leur sont fournies rechargées, ce qui leur permettrait de mieux gagner leur vie qu’avec des services concurrents.
Une vision africaine
Sur place, à Nairobi, l’entreprise a engagé de grands travaux depuis le mois d’août 2018. Elle y construit en ce moment plusieurs bornes de recharge pour faciliter le fonctionnement de ses voitures. Son objectif est de faire circuler jusqu’à 15 000 voitures électriques dans la ville d’ici 2021. « Si ce modèle marche ici, alors nous pouvons le reproduire en dehors de Nairobi. On ne s’arrêtera pas là. Nous voulons aller partout en Afrique », affirme Juha Suojanen, président directeur général et fondateur d’EkoRent.
Une ambition, qui pour le moment est loin de faire l’unanimité. Nopia Ride propose des déplacements à bas coût, ce qui concurrence sérieusement les taxis de Nairobi.
Jean Marie Takouleu