Au Kenya, l’Autorité nationale de gestion de l’environnement (Nema) a instruit la fermeture de quinze abattoirs qui déversent des effluents dans la rivière Nairobi éponyme de la capitale. Cette mesure fait suite à une montée fulgurante du niveau de la pollution à laquelle les activités d’abattage d’animaux contribuent au quotidien.
Environ 400 têtes de bétail sont abattues quotidiennement à Nairobi, la capitale du Kenya. Une activité qui n’est pas sans conséquence puisque ces abattoirs rejettent des déchets solides dans la rivière, selon l’Autorité nationale de gestion de l’environnement (Nema).
Dans ce contexte de pollution, le directeur général de la Nema a décidé de fermer une quinzaine d’abattoirs à Kiamaiko, une localité située à 6 heures de route du comté de Nairobi. « Il y a eu un autre ordre de fermeture en 2018, mais suite à une réunion des propriétaires des abattoirs et des agences gouvernementales il a été convenu que les propriétaires devront adhérer aux règlements établis, faute de quoi ils risqueront la fermeture », explique Mamo Boru.
En attendant l’application de la décision de la Nema, le gouvernement propose aux abattoirs de déménager pour une installation nouvellement construite dans le quartier de Lucky Summer à Nairobi. À en croire la Nema, « les parties prenantes ont convenu que tous les cuirs et peaux seront amenés quotidiennement aux tanneries agréées et que tous les travailleurs doivent subir un examen médical et bénéficier des toilettes propres ».
Les déchets non traités issus de chèvres abattues remettent au goût du jour les pratiques environnementales et les normes d’hygiène de ces abattoirs. Une impasse couplée à l’interdiction de l’abattage de certaines espèces dans ce pays d’Afrique de l’Est, parmi lesquelles l’âne.
La préservation des espèces animales
Alors que la viande de cheval est officiellement autorisée depuis 2012, le Kenya a interdit depuis 2020 l’abattage des ânes, une viande très prisée sur le marché chinois où on lui prête de nombreuses vertus médicinales. À en croire le groupe de défense des ânes Brooke East Africa, plus d’un millier de ces mammifères quadrupèdes sur 1,2 million qu’en compte le pays sont abattus chaque jour.
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« Si le commerce de l’âne se poursuit, ce dernier pourrait ainsi être décimé et ceci pourrait durement frapper l’économie du pays », avait alors déclaré Peter Munya ministre kenyan de l’Agriculture face aux propriétaires d’exploitations agricoles en colère face au trafic et à la criminalité engendrée par le commerce lucratif de la viande d’âne et ses dérivés.
Benoit-Ivan Wansi
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