L’Organisation des Nations unies (ONU) s’associe à l’État kenyan et d’autres organisations internationales pour lancer un appel à la mobilisation de 472,6 millions de dollars en faveur de plus de 6 millions de personnes touchées par la sécheresse au Kenya. Le pays fait face à l’une des pires sécheresses de son histoire.
Alors que la 27e Conférence des parties des Nations unies sur le changement climatique (COP27) vient de se refermer à Charm el-Cheikh en Égypte, l’Organisation des nations (ONU) se joint au gouvernement du Kenya pour lancer un appel à la mobilisation. L’objectif est de soutenir plus de 6 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire en raison de la sécheresse qui touche le Kenya. C’est la plus grave sécheresse qu’ait connue ce pays de la Corne de l’Afrique, reconnait Stephen Jackson.
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Le coordinateur résident des Nations unies au Kenya s’est déplacé il y a quelques jours dans le comté de Garissa pour toucher du doigt l’urgence climatique dans cette partie du Kenya. Le responsable onusien était en compagnie du vice-président kenyan Rigathi Gachagua et de la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (Unep), Inger Andersen. Ensemble, ces responsables appellent la communauté internationale à agir face aux « conséquences dévastatrices » de la sècheresse.
La crise dans les ASAL
« Gardons à l’esprit et dans nos cœurs que chacun de ces 6,4 millions de personnes qui ont besoin de notre aide de toute urgence sont des individus qui ont des espoirs et des rêves comme Asha Kasmis. Asha, âgée de 6 ans, a été contrainte de fuir sa maison avec sa famille, ici à Garissa, et d’abandonner l’école pour aider sa mère à faire face à la sécheresse », a déclaré Stephen Jackson lors de sa visite dans le comté de Garissa.
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Cette crise climatique touche particulièrement les terres arides et semi-arides (ASAL). Selon le gouvernement kenyan, les ASAL représentent 89 % du pays et environ 38 % de la population du Kenya. En outre, ces régions abritent plus de 90 % de la faune sauvage qui soutient l’industrie du tourisme, contribuant ainsi à 12 % du produit intérieur brut (PIB) du Kenya. Les ASAL abritent 70 % du cheptel national, dont la valeur est estimée à 70 milliards de shillings kenyans, plus de 571 millions de dollars.
Le rôle des organisations humanitaires
Les ASAL font face à la cinquième saison des pluies marquée par de très faibles précipitations. Et en l’absence de pluies, les populations rurales ont du mal à cultiver la terre ou à nourrir le bétail. Par conséquent, au moins 6,4 millions de personnes auront besoin d’assistance en 2023 selon les organisations humanitaires qui interviennent sur le terrain. « Au moins 4,35 millions de personnes se couchent le ventre vide et environ 5 millions de personnes n’ont pas suffisamment accès à de l’eau potable », précise l’ONU.
Malgré le manque de financement, 89 partenaires humains sont présents sur le terrain. Entre janvier et septembre 2022, ces organisations ont pu atteindre un million de personnes. Ainsi, 763 000 personnes ont bénéficié de l’accès à l’eau potable. Ces partenaires soutiennent l’action du gouvernement kenyan face à la sécheresse. « Nos ressources ne peuvent suffire à relever les défis du changement climatique », a lancé le vice-président kenyan Rigathi Gachagua lors de sa visite dans le comté de Garissa. Outre le Kenya, la sécheresse prolongée menace les moyens de subsistance des populations dans l’ensemble de la Corne de l’Afrique, notamment en Somalie et en Éthiopie.
Jean Marie Takouleu