Kenya Electricity Generating Company Limited (KenGen), le grand producteur d’énergie du Kenya, qui détient 80 % du marché, veut agrandir la centrale géothermique d’Olkaria I, dans la Vallée du Rift. Marubeni Corporation a annoncé avoir remporté le contrat « clé en main » pour l’extension de la centrale existante. La société a confié la construction de l’unité 6 de la centrale à son compatriote, Fuji Electric. Les deux sociétés font leurs premiers pas dans la géothermie sur le continent africain.
Dans les prochaines semaines, Fuji Electric débutera l’installation de la nouvelle unité qui devrait être capable de produire 70 MW d’électricité. Le coût de ce nouveau chantier est financé via un prêt concessionnel de l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica) et de la Banque européenne d’investissement (BEI). Ainsi, Fuji Electric, qui emploie plus de 26 000 personnes, a jusqu’en 2021 pour achever les travaux.
Kenya : premier producteur d’énergie géothermique en Afrique
La centrale géothermique d’Olkaria I a commencé à produire de l’électricité en 1981. C’était, à l’époque, la première centrale géothermique du pays. Elle exploite actuellement cinq turbines d’une puissance totale d’environ 185 MW, ce qui en fait l’une des plus grandes centrales géothermiques d’Afrique.
C’est dire si le Kenya a misé très tôt sur la géothermie, une source d’énergie renouvelable, qui émet très peu de gaz à effet de serre et s’est avéré extrêmement fiable. Même une centrale hydroélectrique peut voir sa capacité de production diminuée, à cause de la baisse du niveau de l’eau, mais la puissance produite par les turbines à vapeur (géothermie) reste stable et continue.
La Vallée du Rift, où se trouve la centrale d’Olkaria I est un grand bassin reconnu pour sa production d’énergie géothermique. Il a contribué à faire du Kenya, le premier pays producteur de cette énergie verte en Afrique, soit le neuvième à l’échelle mondiale. En 2017, le pays avait une capacité installée de 620 MW. En 2018, sa production a augmenté de 80 MW. La géothermie représente plus de 30 % du mix énergétique du Kenya, soit 700 MW, selon le rapport Renewables global status. L’avenir semble prometteur : de nouveaux gisements ont été découverts dans la Vallée du Rift, et, cerise sur ce gâteau, le Kenya dispose d’une législation favorable aux investissements privés dans le secteur des énergies renouvelables.
Jean Marie Takouleu