Geocycle, une entreprise espagnole qui intervient au Kenya en tant que filiale du cimentier Bamburi Cement, veut augmenter sa capacité d’élimination d’huiles de moteur de 3 millions de litres par an.
De couleur noire et très collante, l’huile de moteur usagée est une substance qui cause de nombreux dégâts sur l’environnement. Bamburi Cement, le cimentier kenyan, détenu à plus de 58 % par le géant LafargeHolcim, veut redoubler d’efforts dans l’élimination des huiles de moteur usagées. Pour ce faire, il compte sur sa filiale, l’entreprise espagnole Geocycle, qui vient de dévoiler sa stratégie pour les mois à venir.
Il s’agit d’augmenter sa capacité d’élimination des huiles de moteur usagées de 3 millions de litres par an. « Nous espérons que cette initiative contribuera à éliminer toutes les huiles usagées sur le marché, qui se retrouvent en quelque sorte sous forme de produits contrefaits et recyclés, ce qui est néfaste pour les utilisateurs (les automobilistes, pour l’essentiel, Ndlr) et l’environnement », indique Grant Ochieng, le directeur de Geocycle and Business Projects.
Collaboration avec les acteurs locaux
Le plan de Geocycle est ambitieux. Cependant, l’entreprise qui emploie plus de 2 000 personnes à travers le monde pourrait atteindre ses objectifs. Elle estime qu’au Kenya, plus de 30 millions de litres d’huiles de moteur usagées sont produites chaque année. Pour collecter ces déchets liquides, elle s’appuiera sur les acteurs locaux.
Geocycle collabore déjà avec le pétrolier français Total, qui dispose de 191 stations-service à travers tout le Kenya. Dans ces centres de distribution de produits pétroliers, on trouve également des services de vidange de moteurs. Ces derniers fourniront des huiles de moteur usagées à Geocyle. L’entreprise travaille également avec Vivo Energy Kenya, la filiale du pétrolier anglo-néerlandais Shell ; et avec la compagnie pétrolière panafricaine Ola Energy. Il existe également des accords entre Geocycle et Galana, Kenol Kobil ou encore National Oil Company.
L’entreprise, basée à dans la province d’Almeria, en Espagne, compte élargir sa collecte d’huiles de moteur usagées aux constructeurs automobiles, aux concessionnaires, aux grands transporteurs, aux propriétaires de flottes de véhicules et aux garages automobiles. Les huiles de moteurs usagées collectées seront destinées aux usines de Bamburi Cement.
La réutilisation des huiles de moteur usagées
Dans les cimenteries, les huiles de moteurs usagées sont versées dans des fours. Geocycle utilise ensuite son procédé de « co-processing », un système de gestion des déchets homologué, dont le but est d’éliminer les huiles de moteurs usagées. Elles sont utilisées en lieu et place de combustibles fossiles comme le pétrole ou le gaz. Ce concept de développement durable réduit ainsi la pollution et l’espace d’enfouissement, contribuant de cette manière à réduire l’empreinte écologique des usines de ciment très énergivores. Le procédé a d’ailleurs été validé par la National Environment Management Authority (Nema) du Kenya.
Cet organisme, qui contrôle les entreprises kenyanes a également approuvé un contrat signé entre Bamburi Cement et les négociants pétroliers par l’intermédiaire du Petroleum Institute of East Africa. Il concerne le lancement d’« une initiative pour une élimination garantie des huiles usagées ». Il devrait permettre d’améliorer la gestion des huiles de moteurs usagées.
Ailleurs en Afrique, l’entreprise Geocycle a fait parler d’elle récemment en mettant en service une usine de transformation de déchets en carburant dans la ville d’Ain Sokhna, dans le gouvernorat de Suez, à l’est de l’Égypte. Ce carburant est destiné à alimenter une cimenterie de LafargeHolcim.
Jean Marie Takouleu
