Bonne nouvelle pour Gitson Energy. L’entreprise détenue par la diaspora kenyane obtient un jugement favorable après cinq années de procédure judiciaire au sujet de la construction d’un parc éolien de 300 MW à Bubisa, une localité située dans le comté de Marsabit. La Haute Cour du Kenya ordonne au ministère de l’Énergie et au régulateur du secteur, l’Energy and Petroleum Regulatory Authority (Epra), d’inclure ce parc éolien de 300 MW dans sa liste de projets électriques approuvés.
Le projet d’énergie propre a été validé en 2010, le gouvernement kenyan autorisant Gitson Energy à construire un parc éolien et une centrale solaire photovoltaïque de 50 MWc dans le comté de Marsabit. Depuis, le projet a pris du retard à cause des problèmes liés au foncier. Grâce à l’intervention de la justice, l’entreprise a résolu les problèmes de classement des terres. Mais le projet éolien de Gitson Energy butera à nouveau sur des obstacles au ministère kenyan de l’Énergie.
La relance d’un important projet
Le verdict de la Haute Cour du Kenya est un soulagement pour James Gitau, le directeur général de Gitson Energy. Car, ce jugement ultime met fin aux péripéties connues par le producteur indépendant d’électricité (IPP) qui était pourtant bien avancé dans la mise en œuvre de son projet au nord du Kenya. L’entreprise a d’ailleurs reçu des promesses de financement de l’Agence de crédit aux exportations américaine (U.S. Exim Bank) et de l’Overseas Private Investment Corporation (Opic), devenue depuis la Société américaine de financement du développement international (DFC), grâce à la fusion avec la Development Credit Authority (DCA) de l’Agence américaine pour le développement international (Usaid).
Diversifier le mix électrique du Kenya
Le projet de parc éolien de Bubisa a obtenu l’approbation du gouvernement kenyan presque qu’au même moment que le Lake Turkana Wind Power, un autre projet développé par une myriade d’investisseurs étrangers et qui a abouti à la construction d’un parc éolien de 310,25 MW. Les péripéties rencontrées par le consortium, notamment une procédure judiciaire devant la Haute Cour de Meru pour des questions liées au foncier, n’ont pas empêché le parc éolien d’entrer en service commercial en 2018.
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L’installation est capable de générer une puissance de 2 000 GWh par an, de quoi alimenter environ 1,5 million de foyers kenyans. La construction du parc éolien de Bubisa devrait davantage diversifier le mix électrique du Kenya, l’un des plus intéressants du continent africain. Selon Power Africa, le pays d’Afrique de l’Est affiche une capacité installée de 2 819 MW, dont la grande partie, soit 828 MW, est produite par des centrales géothermiques. L’autre partie de l’électricité distribuée via le réseau national est issue de parcs solaires et éoliens, ainsi que des centrales hydroélectriques et thermiques. Parallèlement, le Kenya affiche l’un des taux d’électrification le plus élevé d’Afrique subsaharienne, 100 % en milieu urbain et 65,7 % en zone rurale selon Power Africa.
Jean Marie Takouleu