Après les Philippines, IHE Delft Institute for Water Education installe son système d’opération d’assainissement d’urgence (eSOS) à Nairobi au Kenya. Il est constitué de toilettes qui fonctionnent grâce aux technologies de l’information et de la communication (TIC).
La défécation en plein air, à Nairobi, est un phénomène qui concerne une bonne partie de la population. Dans un rapport conjoint, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et le Programme commun de surveillance de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) soulignent que, jusqu’à 30 % de Kenyans utilisent des toilettes insalubres ou communes à plusieurs familles. Cela représente tout de même 21 millions de personnes. Nairobi reste l’un des centres urbains les plus touchés, puisque la capitale rassemble une bonne partie de la population kenyane.
Une situation qui rend les quartiers défavorisés insalubres, exposant ces mêmes populations à des risques d’épidémie comme le choléra. C’est ce qui a motivé IHE Delft Institute for Water Education à s’y intéresser. L’institution néerlandaise a mis au point un système d’opération d’assainissement d’urgence (eSOS). Il intègre des toilettes qui fonctionnent en grande partie grâce aux technologies de l’information et de la communication (TIC).
Des toilettes pour renforcer l’hygiène et la salubrité
Pour le moment, ces toilettes qui ressemblent à des kiosques téléphoniques ne sont pas encore fonctionnelles. Elles devraient l’être très prochainement. Dans un kiosque, il y a une toilette modulaire intelligente, équipée de capteurs. Ce dispositif technologique permet par exemple de détecter la présence humaine dans l’installation, de mesurer la quantité d’urine, d’effectuer la surveillance automatisée du bon fonctionnement et en particulier de fournir des informations sur le niveau de remplissage. Une fois pleins, les réservoirs peuvent être vidangés et nettoyés pour maintenir un bon niveau d’hygiène.
Pour fonctionner correctement, ces toilettes ont besoin d’énergie. Chacune d’entre elles est ainsi équipée d’un panneau solaire et d’une batterie qui permettent d’assurer une disponibilité constante de l’électricité. Les déchets récoltés dans les toilettes vont ensuite servir à fabriquer des engrais biologiques pour l’agriculture. eSOS a été développé avec le soutien de la Banque asiatique de développement, le programme Via Water (dont le but est de trouver des solutions innovantes aux problèmes d’approvisionnement en eau potable), et la Fondation Bill & Melinda Gates.
Jean Marie Takouleu