La société norvégienne Multiconsult a indiqué récemment qu’elle allait mener des études pour déterminer le potentiel de plusieurs centrales solaires flottantes dans les bassins de trois barrages hydroélectriques appartenant à Kenya Electricity Generating Company (KenGen).
L’hybridation de plusieurs barrages hydroélectriques est sérieusement envisagée au Kenya. Les détails de cette initiative seront sans doute connus à la fin des études techniques commandées par l’entreprise Kenya Electricity Generating Company (KenGen). Elle a confié ce contrat à Multiconsult, une société de conseil en ingénierie basée à Oslo en Norvège.
Les études seront menées dans les bassins des barrages hydroélectriques de Kamburu, de Kiambere et de Turkwell. Les réservoirs de ces retenues d’eau sont très vastes. Celui de Kamburu par exemple couvre une superficie de 60 km2 et contient 123 000 000 m3 d’eau sur laquelle pourront être installés des panneaux solaires. La mission de Multiconsult consiste à l’évaluation des aspects sociaux, environnementaux et climatiques, ainsi que des risques associés à l’existence des centrales solaires flottantes dans les bassins de ces barrages hydroélectriques.
Le financement de la KFW
« L’hybridation des barrages hydroélectriques avec des centrales solaires flottantes facilitera la gestion de l’électricité et de l’eau de manière appropriée et rentable », assure Syed Ali, le conseiller principal et chef de projet chez Multiconsult. Selon ce spécialiste, le Kenya dispose d’abondante ressource en matière d’énergie solaire. Cette source d’énergie renouvelable peut être utilisée pendant la journée lorsque le soleil est abondant. Les centrales hydroélectriques prendront le relais pendant les heures de pointe en soirée.
« Cela peut réduire la dépendance à l’égard des centrales électriques conventionnelles et des centrales fonctionnant au pétrole/charbon et donc réduire les émissions de carbone », ajoute Syed Ali. KenGen qui gère les centrales hydroélectriques de Kamburu, de Kiambere et de Turkwell est contrainte de trouver des alternatives face à la baisse des débits des cours d’eau. Ce phénomène est occasionné par la sécheresse qui touche l’Afrique de l’est et australe depuis quelques années.
De l’avis des responsables de Multiconsult, les panneaux solaires photovoltaïques installés dans le réservoir d’un barrage pourraient réduire l’évaporation de l’eau. L’initiative de KenGen est soutenue par la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), l’agence allemande de développement. L’idée d’exploiter des centrales solaires flottantes n’est pas nouvelle au Kenya. L’entreprise allemande Ecoligo développe actuellement un projet visant à produire 69 kWc d’électricité à partir d’une centrale solaire flottante dans le réservoir d’eau de Rift Valley Roses, un producteur de roses.
Jean Marie Takouleu