Une réunion vient de se tenir à Kisumu, le chef-lieu du comté du même nom, situé au bord du lac Victoria. Les responsables du comté ont surtout discuté du projet d’eau potable et d’assainissement de la ville et de la proposition de financement de l’Agence française de développement (AFD) et de la Banque européenne d’investissement (BEI). Les deux institutions financières veulent débloquer ensemble 79 millions de dollars pour accompagner le gouvernement du comté de Kisumu sur ce dossier.
Le projet sera mené par l’entreprise de service public local, Kisumu Water and Sewerage Company. Selon son directeur, Thomas Odongo, « le projet est en cours et n’attend que la signature de l’accord entre les partenaires ». Il s’agit d’effectuer 15 000 nouveaux branchements au réseau de distribution d’eau potable de la ville de Kisumu, et 3 000 dans les localités environnantes.
L’enjeu de l’assainissement à Kisumu
Concernant l’assainissement, le gouvernement du comté de Kisumu prévoit d’étendre le réseau d’égout de 31 km, permettant ainsi à l’Aéroport international de Kisumu de se connecter au réseau. En réalité, Kisumu, comme d’autres comtés du Kenya, et même d’autres pays situés autour du lac Victoria, se mobilisent pour empêcher la pollution du lac Victoria par les rejets d’eaux usées.
Ces effluents polluent le grand lac qui sert à produire de l’eau potable pour des millions de personnes. De plus, ils favorisent l’expansion de plantes invasives comme la jacinthe d’eau qui étouffe les animaux aquatiques. Les autorités du comté de Kisumu incitent les entreprises à traiter leurs eaux usées avant un rejet éventuel dans la nature.
Récemment encore, Kenya Breweries, la principale entreprise brassicole du Kenya a annoncé la construction d’une station de traitement des eaux usées pour son usine de Kisumu. Son objectif : réutiliser 90 % de ses effluents.
L’usine affichera une capacité de traitement de 15 000 m3 d’eau par jour et sa construction coûtera 40 millions de dollars à Kenya Breweries. Le brasseur assure que la future station devrait lui permettre de gagner en autonomie vis-à-vis du réseau de distribution d’eau de Kisumu Water and Sewerage Company. Plus important encore, ses effluents ne risqueront pas de se retrouver dans le lac Victoria.
Jean Marie Takouleu