L’entreprise publique Kenya Power (KPLC) publie son rapport d’activité qui montre un net recul de la demande en électricité, surtout de la part d’entreprises qui constituent pourtant plus de la moitié de ses clients. Elles se détournent de plus en plus du réseau électrique national du Kenya pour des systèmes solaires autonomes.
Au Kenya, l’adoption massive de l’énergie solaire par les entreprises kenyanes n’est pas sans conséquence pour le service public d’électricité. Kenya Power (KPLC) qui fournir l’électricité du réseau national tire la sonnette d’alarme notamment sur la baisse de la demande. Dans son dernier rapport, l’entreprise publique note que la demande en électricité au court du dernier exercice était de 3,7 %, c’est-à-dire en dessous de la moyenne sur 10 ans qui est de 5,9 %. Pour l’année qui s’achève, KPLC table sur une nouvelle baisse, avec une demande attendue de 2,3 %.
« Le ralentissement de la croissance de la demande est encore aggravé par les menaces accrues de défection du réseau par la catégorie industrielle alors que les options d’énergie renouvelable décentralisée deviennent plus disponibles et moins chères », explique KPLC dans son rapport. Pourtant, selon l’entreprise publique, les clients industriels et commerciaux représentent 54,8 % de ses revenues de vente d’électricité.
Au cours de l’exercice financier qui s’est achevé en juin 2019, Kenya Power a vendu 4 462 GWh d’électricité au secteur industriel, empochant 63 milliards de shillings kenyans (573,3 millions de dollars). Ces revenus pourraient toutefois décroître dans les prochains mois, puisque les entreprises se tournent de plus en plus vers des solutions décentralisées. Pourtant, la puissance du réseau électrique national du Kenya est en constante augmentation, avec de nouvelles installations de production d’électricité qui entrent en service.
C’est le cas de la centrale géothermique de Menengai I qui injecte 35 MWe au réseau électrique de KPLC depuis quelques mois. Rien que pour la production d’énergie géothermique, de nombreux autres projets sont en développement dans la vallée du Rift à l’ouest du Kenya. À cela s’ajoutent les centrales solaires en construction notamment à Kisumu (40 MWc). Cette installation délivrera ses premiers MWc d’ici 2 ans.
À l’instar de KPLC, les entreprises du service public d’électricité pourraient se retrouver en difficulté dans d’autres pays comme le Zimbabwe avec Zimbabwe Electricity and Distribution Company (ZETDC) ou encore l’Afrique du Sud avec sa compagnie Eskom déjà en difficulté. Mais pour le cas sud-africain, la demande en électricité est bien plus importante, la nation arc-en-ciel étant le pays le plus industrialisé du continent africain.
Jean Marie Takouleu