Le Kenya peut désormais se revendiquer comme étant le leader en matière d’énergie éolienne en Afrique. Ce pays d’Afrique de l’Est a procédé le 19 juillet 2019, à l’inauguration du plus grand parc éolien d’Afrique, le « Lake Turkana Wind Power Project » (LTWP). « Aujourd’hui, nous avons à nouveau haussé la barre pour le continent alors que nous inaugurons le plus grand parc éolien d’Afrique », a déclaré le président kenyan, Uhuru Kenyatta, lors de la cérémonie d’inauguration.
Cette centrale est équipée de 365 turbines de marque Vestas. Le parc éolien dispose d’une capacité de 310 mégawatts (MW), et pourrait produire annuellement 1,6 milliard de kilowatts/heure (kWh), ce qui représente 13 % des besoins en électricité du pays. Une électricité vendue 60 % moins chère que celle produite par les centrales thermiques. Le kWh coûte 0,83 dollar, soit 8,6 shillings kenyans.
Construit sur la rive Est du lac Turkana, et dans un corridor naturel considéré comme l’un des endroits où le vent souffle le plus au monde, ce projet de 680 millions de dollars (600 millions d’euros) représente tout simplement le plus grand investissement privé de l’histoire du Kenya. Son coût de réalisation a été assuré par les membres du consortium LTWP, mené par le groupe britannique Aldwych International, avec le soutien de plusieurs banques d’aide au développement telles que le néerlandais FMO, le finlandais Finnfund, le danois IFU, l’américain OPIC, la Banque européenne d’investissement, le français Proparco et l’allemand DEG, ainsi que des institutions bancaires telles que la Banque africaine de développement, les sud-africaines Standard Bank et Nedbank.
LTWP, un projet qui contraste avec le projet controversé de la centrale à charbon de Lamu
Désireux de réduire sa dépendance aux combustibles fossiles, le Kenya encourage depuis plusieurs années maintenant l’exploitation des énergies vertes et durables sur son territoire. Le Kenya produit déjà 85 % de son énergie grâce à l’hydroélectricité, la géothermie ou l’éolien. Son nouveau parc éolien s’inscrit dans le cadre de sa volonté de produire 100 % de son énergie grâce à des sources renouvelables d’ici à 2020.
Sauf que, le pays connaît actuellement une polémique née du projet de construction d’une centrale électrique à charbon sur l’archipel paradisiaque de Lamu, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, situé au sud-est de pays.
Si pour le gouvernement kenyan, cette centrale électrique à charbon, financée en partie par la Chine, est nécessaire pour la croissance économique, les défenseurs de la nature y voient un désastre environnemental.
Pour Mohamed Athman, de l’organisation « Save Lamu », cette centrale à charbon « ferait perdre l’écosystème et les microorganismes marins, l’industrie de la pêche et même des vies humaines », assure-t-il.
Boris Ngounou