La forêt de Maasai Mau est sur le point de renaître. Après plusieurs années d’occupations par les riverains qui ont contribué à la dégradation de sa riche biodiversité, cet espace naturel situé dans la vallée du Rift est au cœur d’un vaste projet de réhabilitation mené par le gouvernement central kenyan. Pas moins de 1,4 million d’arbres ont été plantés dans ce complexe forestier qui fait office de poumon vert à l’ouest du Kenya.
Julius Kamau, le conservateur en chef de la Kenya Forest Service indique que les opérations de plantage d’arbres sont toujours en cours dans la forêt. L’organisme public profite de la saison des pluies pour faire progresser rapidement la deuxième phase du projet de réhabilitation qui a commencé depuis le mois de novembre 2019. La première phase a permis la réhabilitation de 4 451 hectares de forêts dans les zones de Nkoben et de Kosia.
L’écosystème phare de la région
Selon Julius Kamau, de la Kenya Forest Service, les arbres plantés grandissent bien avec un taux de survie de 90 %. Pour poursuivre cette deuxième phase, la Kenya Water Towers Agency lance un appel d’offres pour le choix d’une entreprise devant construire une clôture électrique autour de la forêt de Maasai Mau. La barrière devrait non seulement dissuader les riverains de détruire la forêt, mais surtout d’empêcher les gros mammifères comme les éléphants ou les antilopes de sortir de la réserve avec leurs prédateurs pour détruire les cultures.
« Ces zones ont été complètement dégradées et ne peuvent être restaurées par régénération naturelle, d’où la nécessité de clôturer pour faciliter la plantation d’arbres », indique l’Autorité nationale de gestion de l’environnement (Nema) du Kenya, dans un rapport. Pourtant, la forêt de Maasai Mau constitue l’un des principaux points chauds de la biodiversité au Kenya. De nombreux cours d’eau y prennent leurs sources. C’est le cas de la mythique rivière Mara ou encore de la rivière Njoro. La forêt qui s’étend sur une superficie de 273 300 hectares assure l’équilibre écologique des vastes réserves de faunes mondialement connues comme le parc national du Massai Mara et le Serengeti, situés à la frontière avec la Tanzanie.
Mais depuis, l’installation des riverains et la production du charbon de bois ont anéanti Maasai Mau, occasionnant l’assèchement de certaines rivières qui approvisionnent également les populations vivant en aval. Le déguerpissement des populations et le projet de réhabilitation du gouvernement suscitent de l’espoir parmi les défenseurs de l’environnement.
Jean Marie Takouleu