Le Kenya a décidé de débloquer 491 millions de dollars sur la l’année budgétaire 2019-2020 afin d’améliorer son système de distribution des eaux. L’annonce a été rendue publique le 15 janvier 2019 par le ministère kenyan de l’eau et de l’assainissement.
Au Kenya, moins de 56 % de la population a accès à l’eau potable. Les populations en zone rurale sont celles qui souffrent le plus du manque d’eau. Pourtant, le gouvernement espère néanmoins atteindre 80 % en 2020. C’est ce qui justifie sa décision d’investir 491 millions de dollars dans le secteur. Mais les défis sont bien plus importants encore et nécessiteront bien plus d’investissements. Comme l’a déclaré le secrétaire de cabinet du ministère de l’eau et de l’assainissement, Simon Chelugui, le Kenya a « besoin de 982 millions de dollars par an pour parvenir à une couverture totale du pays en eau courante dans les cinq prochaines années. »
Pour rassembler ces fonds, le Kenya s’est rapproché de la Banque mondiale et d’autres donateurs bilatéraux, mais sur le terrain, le pays est déterminé à fournir assez d’eau à ses populations. Le gouvernement compte par exemple améliorer la collecte et le stockage des eaux de pluie. En attendant, 70 % des communautés rurales s’approvisionnent dans les forages de nappes, qui ne seront pas éternelles…
Le combat se mène sur tous les fronts
Parallèlement à la recherche de financement, une loi est en cours d’élaboration en interne pour assainir le secteur de l’eau. Elle visera à renforcer la protection des eaux contre la pollution. La loi contiendra des dispositions pour sanctionner ceux qui rejettent les effluents pollués dans l’eau. Quand la loi sera votée et redue effective, tous ceux qui produisent des polluants devront traiter leurs rejets avant qu’ils ne soient rejetés. À cet effet, Simon Chelugui a tenu à rappeler que la pollution est l’une des plus grandes menaces pour les ressources en eau souterraine du pays.
Le Kenya compte 46 millions d’habitants et près de la moitié (au moins 40 %) s’approvisionnent encore auprès de sources non améliorées comme les étangs, les puits et les rivières. Les populations des zones rurales et des bidonvilles sont les plus vulnérables. Mais l’action publique en matière d’accès à l’eau potable pourrait améliorer ces conditions dans les prochaines années, dans un pays comme le Kenya, où des jeunes comme Beth Koigi (avec le projet Majik Water) arrivent même à transformer l’humidité de l’air en eau potable.
Luchelle Feukeng