KENYA : le gouvernement veut renforcer la protection autour des zones humides

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KENYA : le gouvernement veut renforcer la protection autour des zones humides©PhilipYb StudioShutterstock

De concert avec le reste de la communauté internationale, le Kenya a mené des activités le 2 février 2019, pour célébrer la journée mondiale des zones humides. Les autorités de l’État ont, à cette occasion, annoncé l’élaboration d’un plan directeur de préservation et de restauration de ces milieux naturels habituellement inondés, et dont le rôle est crucial dans l’équilibre de l’écosystème.

C’est dans le comté de Laïkipia, à cinq heures de route de Nairobi, qu’ont eu lieu les activités marquant l’édition 2019 de la journée des zones humides au Kenya. Le choix de cette localité représente tout un symbole. En 2017, le comté avait été le théâtre d’un conflit entre agriculteurs et éleveurs acculés par les changements climatiques. Ces derniers, venus du Nord, avaient envahi la localité, en attaquant et détruisant des ranchs, entrainant ainsi des affrontements avec les agriculteurs locaux. Les violences avaient fait plus d’une vingtaine de morts et l’armée avait dû être déployée.

C’est dire à quel point le Kenya est touché par les effets du changement climatique. Mais, conscientes du rôle des zones humides dans l’atténuation de ces effets, les autorités kényanes ont saisi l’occasion de la journée mondiale consacrée à ces milieux pour améliorer leur situation. « Nous allons bientôt cartographier toutes les zones humides du pays, identifier les nouvelles menaces à leur survie et élaborer un solide plan directeur pour récupérer la santé de ces ressources », a déclaré Katua directeur chargé des zones humides à l’Autorité nationale de gestion de l’environnement (NEMA).

Le gouvernement kényan entend se concentrer sur des interventions ciblées telles que l’application de la loi, la recherche et la sensibilisation du public afin de minimiser les menaces de pollution et d’empiètement humain responsables de la dégradation des zones humides.

Sur la côte sud du Kenya, une ONG remplace l’action de l’État

Face aux menaces croissantes, liées à l’urbanisation rapide, au changement climatique et à la pression démographique, le Centre de conservation et de sauvetage des primates a engagé une initiative louable. À Diani Beach, une cité balnéaire située sur la côte sud du Kenya, l’ONG plante des essences d’arbres indigènes pour régénérer la forêt des zones humides, dominée par des plantes hygrophiles. Ce qui vient par ailleurs en aide aux primates locaux. Car ces arbres fournissent un habitat aux singes colobes, qui constituent une grande attraction pour les touristes.

Le pays est signataire de la Convention de Ramsar (un traité international adopté le 2 février 1971 pour la conservation et l’utilisation durable des zones humides d’importance internationale). Le Kenya abrite six sites désignés comme zones humides d’importance internationale, dont le delta du fleuve Tana, les lacs Baringo, Elementaita, Bogoria, Naivasha et Nakuru.

Boris Ngounou

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