Comme de nombreux pays africains, le Kenya a aligné ses priorités de développement en matière d’eau et d’assainissement sur le 6e ODD (objectif de développement durable), défini par les Nations unies (ONU). Si le pays multiplie des projets depuis plusieurs années, l’impact sur les populations en 2021 est d’autant plus visible.
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En 2021, le Kenya affichait un taux d’accès à l’eau de près de 70 %, soit 34,8 millions de personnes sur les plus de 55 millions que compte le pays d’Afrique de l’Est. Ces chiffres ont été rendus publics récemment par la ministre kenyane de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Irrigation, Sicily Kariuki. Au même moment, l’autorité a rappelé qu’en 2013, à peine 53,3 % de la population était approvisionnée en eau. Concernant le volet assainissement, « nous constatons une augmentation de 22,1 à 29 % en zone urbaine », affirme Sicily Kariuki.
Améliorer les services d’eau et d’assainissement
Le Kenya veut aller plus loin dans ses engagements en matière d’approvisionnement en eau et l’assainissement d’ici à 2030, notamment à travers la mise en œuvre des différents projets. Sur au moins 685 projets prévus, seuls 113 sont déjà achevés, indiquent les autorités kenyanes.
Pour le volet « eau », le ministère kenyan de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Irrigation prévoit de desservir 2,7 millions de personnes et de fournir de l’eau pour l’irrigation 14 769 hectares à travers la mise en service de 63 autres projets. Ce qui permettra de porter la couverture actuelle à 80 %. Ce pourcentage devrait croître pour atteindre 100 % en 2030. « Nous avons accéléré la réalisation des projets phares, notamment le barrage de Thwake (64 %), le barrage de Karimenu (76 %), Galana Kulalu (74 %), Thiba (84 %), le projet d’irrigation de Bura (45 %), le projet d’irrigation de Lower Nzoia (50 %), l’approvisionnement en eau de Chemususu (93 %) et le collecteur du Nord (99 %) », explique Sicily Kariuki. Parmi les autres projets hydrauliques en cours figure le projet d’approvisionnement en eau de Dongo Kundu (phase I), l’approvisionnement en eau de Mavoko, le projet d’eau de Wamba, les barrages de Mwache, Bute à Wajir, et Kamumu à Embu.
Pour Ce qui est de l’assainissement , le gouvernement du Kenya prévoit de porter le taux actuel à 40 % en zone urbaine et à 60 % pour « le système non égoutté » d’ici à 2030. Dans le portefeuille de l’État, figure également plusieurs projets visant à améliorer les services d’assainissement. C’est le cas du projet d’assainissement de Kisumu, la gestion des eaux usées à Kericho et à Kisii, la construction des réseaux d’égouts de Narok et de Garissa, etc.
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Pour la réalisation de tous ces projets, le Kenya bénéficie du soutien de différents partenaires au développement, notamment la Banque africaine de développement (BAD) qui finance le projet de barrage de Thwake ou encore la Banque mondiale qui a récemment promis 176 millions de dollars pour la retenue d’eau de Mwache, dont les travaux démarrent ce mois de février 2022. Avec une capacité de rétention de 118 millions de m3 et un approvisionnement quotidien de 186 000 m3, le futur barrage pourrait irriguer jusqu’à 2 600 hectares de terres arables dans le seul comté de Kwale selon les autorités kenyanes.
Inès Magoum