Après plus d’un an de retard, les autorités kenyanes viennent de lancer les travaux sur le site du projet d’irrigations du cours inférieur de Nzoia. D’un coût global de 7 milliards de shillings (70 millions de dollars), les travaux ont été confiés à l’entreprise chinoise spécialisée dans l’ingénierie et la construction de barrages hydroélectriques, Sinohydro.
Le projet d’irrigations du cours inférieur de Nzoia est enfin sur les rails. Les travaux viennent d’être lancés par William Ruto, le vice-président de la République du Kenya. Le lancement a été effectué en présence de Simon Chelugui, secrétaire du cabinet du ministère Kenya de l’Eau et de l’Assainissement, ainsi que des responsables de Synohydro.
C’est cette entreprise chinoise qui a été retenue en 2017 pour la mise en œuvre du projet d’irrigations du cours inférieur de Nzoia. Sa mission est d’aménager et de réhabiliter une digue existante sur la rivière Nzoia. Elle a désormais aussi la responsabilité de construire une autre digue longue de 35 km. Enfin, la même société devrait également fournir les ponceaux et les drains sur ce site.
Plus de 60 000 bénéficiaires
Le projet d’irrigations du cours inférieur de Nzoia comprend aussi la construction d’un déversoir de dérivation en béton, d’un canal de raccordement de 135 m et d’un canal de 2,7 km. L’Office national d’irrigation du Kenya a indiqué qu’il s’agissait de travaux préliminaires déjà en cours. L’ensemble des travaux coûtera 7 milliards de shillings kenyans (près de 70 millions de dollars). Le financement est assuré par le gouvernement central du Kenya, avec le soutien de la Banque mondiale.
Ce projet permettra de protéger les populations des comtés de Siaya et Busia contre « les inondations persistantes », et sera déterminant pour sauvegarder l’agriculture locale, tel que la culture des fruits et en particulier celle des céréales comme le riz. Les agriculteurs de la vallée du Rift vont pouvoir ainsi alterner cette culture très consommatrice en eau avec celle du soja.
« La sécurité alimentaire est l’un de nos quatre grands objectifs et nous sommes déterminés à faire en sorte qu’il y ait suffisamment de nourriture et que les agriculteurs obtiennent plus de rendements », assure le vice-président kenyan William Ruto.
La fronde au projet
Le projet en cours devrait impacter 60 000 personnes, principalement dans les comtés de Busia et de Siaya. Le gouvernement kenyan estime également que l’exploitation des eaux de la rivière Nzoia sera un tremplin pour l’extension de la superficie des plantations irriguées de plus de 4 000 hectares. Pour le moment, les plantations irriguées dans la zone concernée par le projet ont une superficie de moins de 1 000 hectares. Dans un avenir proche, le gouvernement du Kenya prévoit également d’installer une usine de conditionnement du riz dans la région.
Mais le début effectif des travaux d’irrigation du cours inférieur de Nzoia est le résultat d’intenses tractations entre le gouvernement central et les populations qui, affectées par le projet dans le comté de Trans-Nzoia, réclamaient 1,2 milliard de shillings kenyans (près de 12 millions de dollars) de dédommagement. Leur opposition au projet a causé un retard de plus d’un an pour l’entreprise Sinohydro. Finalement, le gouvernement a cédé à leurs revendications. D’ailleurs, lors du lancement des travaux relatifs au projet, Simon Chelugui, le secrétaire du cabinet du ministère Kenya de l’Eau et de l’Assainissement a annoncé le déblocage d’une première tranche de 450 millions de shillings (4,4 millions de dollars). La facture est réglée par la Commission nationale des terres du Kenya.
Jean Marie Takouleu