Kenya Breweries Limited, la principale entreprise brassicole du Kenya veut construire une station de traitement des eaux usées pour son usine de Kisumu, à l’ouest du pays. Plus de 90 % des eaux issues de la station seront réutilisées.
C’est une première au Kenya. L’entreprise brassicole Kenya Breweries Limited (KBL) vient d’annoncer qu’elle allait construire une usine pour traiter ses eaux usées. La station devrait voir le jour près de son usine en construction à Kisumu, la troisième plus grande ville du Kenya, après la capitale Nairobi et Mombasa. L’installation permettra de réutiliser 90 % de l’eau produite par cette unité de production de boisson.
Le traitement des effluents se fera en trois étapes. À la fin du processus complet, on obtient « une eau potable et sans danger pour la réutilisation dans certains aspects du processus de production », explique Jane Karuku, directrice générale de Kenya Breweries. L’entreprise prévoit d’ailleurs d’envoyer un échantillon de l’eau traitée au service compétent du gouvernement kenyan pour validation.
Mais, en pratique, la brasserie se contentera d’utiliser cette eau qui pour certains besoins spécifiques de l’usine. « Notre demande en eau pour le refroidissement et le nettoyage du système est élevée. Le recyclage de l’eau nous permettra d’atteindre nos objectifs de durabilité tout en nous limitant notre dépendance envers Kiwasco (Kisumu Water and Sanitation Company Limited) », explique Jacob Bett, chef de l’ingénierie et de l’emballage chez Kenya Breweries. La station sera capable de fournir 1 500 m3 d’eau potable par jour.
La construction de l’usine devrait coûter 40 millions de dollars. Mais l’entreprise brassicole devrait gagner en autonomie, surtout vis-à-vis de Kiwasco qui assure le service public de l’eau potable dans le comté de Kisumu. Ce projet de ReUse permettra aussi à l’entreprise brassicole de redorer son image. L’usine de Kisumu est construite près de la côte kenyane du lac Victoria. Elle fait ainsi partie des sites industriels accusés de polluer l’eau de ce grand lac d’Afrique de l’Est. Une fois déversées dans le lac, les eaux usées fournissent des nutriments à la jacinthe d’eau. La plante envahissante absorbe l’oxygène du lac et rend la navigation impraticable.
Jean Marie Takouleu