Site icon Afrik 21

KENYA : les industriels s’allient aux jeunes pour la gestion des déchets à Dandora

CÔTE D’IVOIRE : Nestlé se donne six mois pour éliminer le plastique à Triechville© Vlad Karavaev/Shutterstock

Un nouveau pas dans la gestion des déchets de la décharge de Dandora, près de Nairobi, la capitale du Kenya. Un accord de partenariat vient d’être signé entre la Fédération des fabricants de produits manufacturiers du Kenya (KAM) et Dandora Hip Hop City, une association qui réunit les jeunes déscolarisés de la banlieue de Dandora. Ce partenariat vise à appuyer le programme de gestion numérique des déchets que cette dernière a mis en place : Customer Bora – Taka Bank de Dandora.

Mucai Kunyiha, vice-président de la KAM a ainsi interpelé les entreprises de Nairobi : « J’exhorte les industriels et les propriétaires de marques à soutenir l’initiative et à motiver les groupes de jeunes en récompensant les meilleurs collecteurs, les groupes les plus performants. Il a également saisi l’opportunité pour rappeler que l’objectif de sa fédération était de collecter et recycler 70 % des bouteilles jetables et réutilisables à l’horizon 2030. En 2018, 20 % de bouteilles plastiques ont été recyclés avec le soutien de la KAM.

« Les déchets plastiques et leurs impacts sont visibles ici, comme partout ailleurs dans le pays. Le programme Costumer Bora – Taka Bank est donc opportun pour les habitants de Dandora », affirme Mucai Kunyiha. Dandora Hip Hop City ainsi mise sur le numérique pour améliorer la collecte des déchets.

Comment ça marche ?

Située dans l’agglomération de Nairobi, la banlieue de Dandora est devenue tristement célèbre, malgré elle. Cette zone urbaine abrite l’une des plus grandes décharges du continent africain, où sont entassés les déchets de la capitale kenyane. Les populations de la banlieue qualifient d’ailleurs Dandora de « poubelle de Nairobi ». Très souvent déscolarisés, les jeunes de la localité se réunissent au sein de Dandora Hip Hop City, une association créée par Julius Owino pour la promotion de la musique et de l’éducation.

Soucieuse de trouver une échappatoire au désespoir des jeunes, Dandora Hip Hop City a re-découvert une mine d’or à ciel ouvert : les déchets. Car la banlieue en regorge avec « des camions débordant d’ordures qui entrent et sortent de Dandora ». Dandora Hip Hop City a mis en place la plateforme numérique Customer Bora qui facilite la collecte des déchets. Les jeunes échanges ces déchets contre des points virtuels qui sont ensuite convertis en monnaie locale, le shilling kenyan. Ils peuvent ensuite réaliser des retraits dans les distributeurs installés par Dandora Hip Hop City et baptisé Taka Bank.

Jean Marie Takouleu

Quitter la version mobile