À la 27e Conférence des Nations unies sur le climat (COP27) qui se poursuit à Sharm-el-Sheik en Égypte, le nouveau gouvernement britannique promet un investissement de 500 milliards de shillings kenyans pour soutenir l’action climatique au Kenya. Ces investissements soutiendront au moins six projets d’infrastructures vertes.
La moisson est bonne pour le Kenya qui participe à la 27e Conférence des Nations unies sur le climat (COP27) en Égypte. En marge de cette rencontre internationale placée sous le signe de l’urgence climatique, le chef de l’État kenyan William Ruto s’est entretenu avec le nouveau premier ministre britannique Rishi Sunak. Les deux dirigeants se sont engagés sur un plan d’investissement de 500 milliards de shillings kenyans pour soutenir le « leadership du Kenya en matière de changement climatique ».
Kenya welcomes the decision by United Kingdom to fast-track new green investments in the country. We commit to further our cooperation, particularly in the areas of regional peace and security, energy, agriculture and infrastructure. pic.twitter.com/mZQsQozAfl
— William Samoei Ruto, PhD (@WilliamsRuto) November 7, 2022
Ce financement est destiné à soutenir plusieurs projets d’infrastructures favorables à l’atténuation du changement climatique. Sur le plan énergétique, le Royaume-Uni promet de soutenir la mise en place de l’aménagement hydroélectrique de Grand High Falls. Le projet qui sera mis en œuvre à environ 280 kilomètres de la capitale Nairobi porte sur la construction d’un barrage au niveau des chutes Kibuka, sur la rivière Tana. Le barrage sera capable de retenir 5,6 milliards de m3 d’eau, de quoi générer une capacité hydroélectrique de 1 000 MW. Ce sera la plus grande centrale hydroélectrique du Kenya.
Le financement du projet hydroélectrique de Grand High Falls en PPP
Outre la production de l’électricité, l’aménagement hydroélectrique devrait aussi permettre le développement de l’agriculture irriguée dans un contexte local marqué par la recrudescence des épisodes de sècheresse. Le gouvernement kenyan estime ainsi que le futur réservoir d’eau pourrait irriguer 400 000 hectares de terres agricoles. Le projet est toutefois contesté. Il est mis en œuvre à proximité de la réserve nationale de Mwingi qui est un point chaud de biodiversité abritant de grands mammifères emblématiques de savane africaine, notamment les buffles, les zèbres, les hippopotames, les guépards, les girafes, etc.
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Le lac de barrage qui devrait couvrir une superficie de 165 km2 entre les comtés Kitui et de Tharaka-Nithi devrait causer le déplacement de 4 500 familles. Le projet est mis en œuvre dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP) impliquant la société d’ingénierie britannique GBM qui devrait signer un contrat d’achat d’électricité (CAE), ainsi qu’un accord d’achat d’eau pour l’irrigation agricole avec les autorités kenyanes. Le projet recevra un investissement de 425 milliards de shillings du gouvernement britannique, soit 3,4 milliards de dollars.
L’investissement dans le solaire et la géothermie
Rishi Sunak a également promis 7,5 milliards de shillings kenyans (soit 61,6 millions de dollars) pour l’extension de la centrale solaire photovoltaïque de Malindi. L’installation d’une capacité de 40 MWc mise en service en décembre 2021 par le producteur indépendant d’électricité (IPP) britannique Globeleq verra sa capacité doublée. La centrale sera également dotée d’un système de stockage par batteries, ce qui représente un investissement global de 15 milliards de shillings, un peu plus de 123 millions de dollars.
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Pour le projet géothermique de Menengai dans la vallée du Rift, Londres prévoit une enveloppe de 12,5 milliards de shillings, près de 103 millions de dollars. Ce financement permettra la construction d’une centrale électrique de 35 MWe tournant à la vapeur produite à partir de la chaleur naturelle du sous-sol. Ce projet géothermique est mis en œuvre dans le cadre d’un partenariat entre l’entreprise publique kenyane Geothermal Development Company (GDC) et Globeleq. La coentreprise a déjà signé un CAE avec Kenya Power (KPLC), l’entreprise publique qui transporte et distribue l’électricité au Kenya.
Le financement de la mobilité écologique
Outre l’énergie, le plan d’investissement de plus de 4 milliards de dollars couvre également le développement de l’agriculture intelligent sur le plan climatique, à travers un projet agro-industriel. Ce projet est mis en œuvre par une co-entreprise entre le comté de Kisumu et le groupe britannique United Green. Il recevra un financement de 31 milliards de shillings (plus de 254 millions de dollars) du gouvernement britannique qui estime à 20 000, le nombre de bénéficiaires de cette initiative d’agriculture écologique.
Sur le plan de la mobilité, le projet de construction de la nouvelle gare ferroviaire dans la capitale kenyane reçoit 94,5 milliards de dollars. Ce projet est conçu pour permettre la régénération « verte » du centre de Nairobi. La future gare sera d’ailleurs reliée à un système de transport rapide par bus, qui intègre les dernières « innovations en matière de technologie et de planification des bâtiments verts », indique le gouvernement kenyan. Le projet a été développé avec l’assistance technique du gouvernement britannique. La société Atkins basée à Epsom en Angleterre a remporté le contrat pour concevoir la nouvelle gare. Londres finance également 16,4 millions de dollars pour la mise en place d’une nouvelle société basée au Kenya et dédiée au financement des infrastructures durables. Ce projet est porté par les sociétés d’investissement InfraCo Africa et Cardano Development.
Jean Marie Takouleu