Dans le cadre de l’édition 2019 du prix de la Royal Academy of Engineering pour l’Afrique, l’innovation kenyane Majik Water bénéficie, avant même la proclamation des résultats, d’une forte médiatisation. Il s’agit d’un dispositif, alimenté par l’énergie solaire, qui permet de transformer à faible coût l’humidité de l’air en eau potable.
Les six mois de mentorat prévus dans le cadre du prix 2019 de la Royal Academy of Engineering pour l’Afrique s’achève en principe en ce mois de janvier 2019. À l’occasion de cet évènement, plusieurs médias semblent avoir cédé sous le charme de l’un des 16 projets en lice : celui de Majik Water.
En l’espace d’un mois, plus de 10 sites d’information en ligne, parmi lesquels BBC News, The Guardian, GEO.fr et Le Monde de l’Énergie, ont consacré des publications sur le caractère salvateur du projet Majik Water.
Le projet développé au Kenya, et qui avait déjà remporté en 2017 le premier prix du concours EDF Pulse Africa, est un dispositif alimenté par des panneaux solaires et qui permet de capter l’humidité de l’air de la condenser, de filtrer l’eau et de la transformer ainsi en eau potable. Son inventeur, la jeune kenyane Beth Koigi, et ses associées (Anastasia Kaschenko, scientifique américaine et Clare Sewell, économiste britannique), comptent améliorer prochainement la technologie pour la faire passer d’une capacité de production de 10 litres d’eau par jour, à 100 litres par jour, pour un coût de moins de 1 centime d’euros le litre.
La solution permet d’approvisionner en eau y compris des populations vivant dans des communautés arides. D’où son importance, car selon l’Organisation des Nations-Unies, d’ici 2025, 1,8 milliard d’êtres humains vont vivre dans la crainte d’une pénurie chronique en eau, essentiellement en Afrique et en Asie.
27 920 €, pour le gagnant de la Royal Academy of Engineering pour l’Afrique
Beth Koigi figure donc parmi les seize candidats sélectionnés en juillet 2018, pour l’édition 2019 du prix de la Royal Academy of Engineering pour l’Afrique. Le gagnant recevra la somme de 25 000 livres sterling, soit 27 920 euros.
Lancé en 2014 par l’université anglaise, Royal Academy of Engineering, ce prix encourage les ingénieurs ambitieux et talentueux d’Afrique subsaharienne de toutes disciplines à concentrer leurs compétences sur le développement de solutions adaptées aux défis locaux, soulignant l’importance de l’ingénierie comme facteur d’amélioration de la qualité de vie et du développement économique.
Boris Ngounou