L’entreprise publique kényane Rural Electrification and Renewable Energy Corporation (Rerec), veut s’appuyer sur le numérique pour sa politique d’électrification via les énergies renouvelables. Elle vient de s’associer à SAPAriba, une entreprise américaine de logiciels et de services informatiques. Ce partenariat permettra à la Rerec de bénéficier du projet de transformation numérique en cours au Kenya. L’initiative est baptisée « Project Platinum ». A travers le projet de transformation numérique, l’entreprise américaine SPA Ariba chargée de sa mise en œuvre, évaluera les appels d’offres de la Rerec. Elle sera également chargée de gérer le cycle de vie des contrats et le libre-service des fournisseurs de la Rerec. « Les entreprises qui réussissent dans l’économie de l’expérience d’aujourd’hui sont celles qui peuvent combiner des données précises avec des informations en temps réel et des technologies exponentielles pour prendre de meilleures décisions commerciales. Avec ce dernier projet, la Rerec peut tirer parti de sa conformité à la législation nationale pour améliorer son efficacité et sa compétitivité globale, tout en offrant une meilleure expérience client aux fournisseurs », affirme Pedro Guerreiro, le directeur général de SAP Ariba.
En s’associant à SAP Ariba, la Rerec se conforme ainsi à une directive officielle du président kényan Uhuru Kenyatta, selon laquelle toutes les entreprises publiques doivent migrer leurs systèmes d’appels d’offres vers des plates-formes électroniques. Celles-ci pourront ainsi tirer parti des nouvelles technologies qui améliorent la transparence et l’efficacité.
Les prémices du « Project Platinum »
En 2018 le président kényan a dévoilé son ambition d’accroître considérablement la part des énergies renouvelables dans le mix électrique du Kenya d’ici 2020. Cette politique doit permettre au pays de connecter 60 % de sa population au réseau électrique, soit trois fois plus qu’en 2018. L’initiative s’est heurtée à de nombreux obstacles, dont le processus d’appel d’offres pour la mise en place et le maintien d’un nouveau système d’approvisionnement.
Afin de réduire les coûts et maintenir le projet sur la bonne voie, le Rerec a utilisé un contrat à coût fixe. « Le contrat a permis d’éviter que trop de développements soient créés en dehors des systèmes standard, tout en automatisant le processus de gestion et en utilisant autant que possible les meilleures pratiques standard de SAP Ariba. Il a également permis de réduire le délai d’appel d’offres de 60 à 30 jours, de réduire le temps d’évaluation des soumissions de 90 à 30 jours, et de réduire le temps d’exécution des appels d’offres à 30 jours maximum », explique Peter Mbugua, le PDG de la Rerec. Ces initiatives ont permis au projet de transformation numérique d’être finalement lancé au Kenya.
Le Kenya est l’un des leaders dans le domaine des énergies renouvelables en Afrique, avec plus de 70 % de la production d’électricité du pays provenant notamment de la géothermie.
Inès Magoum