Le Kenya a désormais sa loi sur la gestion durable des déchets. Promulgué par le président Uhuru Kenyatta, le texte rédigé en 2021 prévoit la création d’un Conseil de gestion des déchets, des programmes obligatoires de responsabilité élargie des producteurs, la valorisation des déchets ménagers ainsi que la fermeture des décharges illégales dans les 47 comtés de ce pays d’Afrique de l’Est.
Ces dispositions ont été inspirées par les contributions de plusieurs organisations environnementales à l’instar de la branche kenyane du Fonds mondial pour la nature (WWF) dont les travaux ont permis l’intégration des principes de l’économie circulaire dans la nouvelle loi. « La loi met en place des mesures sur l’ensemble de la chaîne de valeur des déchets, notamment un mécanisme de responsabilité élargie des producteurs (REP) qui facilitera l’ambition d’éliminer le plastique dans la nature. Cela se fera surtout grâce à la mobilisation de tous », explique Jackson Kiplagat, le responsable des Programmes de conservation au WWF-Kenya.
Le plastique au premier chef
Le Kenya a lancé en mars 2022 un pacte sur le plastique baptisé « Kenya Plastics Pact (KPP) ». L’initiative vise à trouver des financements pour soutenir l’innovation, la collecte, la réutilisation et le recyclage des déchets plastiques au Kenya. Elle regroupe plusieurs acteurs de la chaîne de valeur des déchets tels que la Société kenyane de recyclage du PET (Petco), l’Association des collecteurs de déchets de Nairobi ainsi que l’Organisation kenyane pour la responsabilité élargie des producteurs (Kepro).
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Mais avant cela, une politique antiplastique interdit la fabrication, l’importation et la vente de sacs à usage unique depuis 2017. Les contrevenants à cette mesure sont passibles d’une peine de prison allant jusqu’à 4 ans ou d’amendes pouvant atteindre plus de 35 000 euros. La nouvelle loi qui entrera en vigueur en 2022 devrait permettre le renforcement du système de gestion des déchets dans ce pays qui génère 480 tonnes de plastiques par jour selon l’Autorité nationale de gestion de l’environnement (Nema).
Benoit-Ivan Wansi