La BAD ajoute 117 Md$ à son capital pour relever le défi du développement en Afrique

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La BAD ajoute 117 Md$ à son capital pour relever le défi du développement en Afrique ©BAD

À l’issue de ses Assemblées annuelles qui viennent de s’achever au Kenya, le Conseil des gouverneurs de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé une augmentation générale du capital exigible de 117 milliards de dollars. Objectif, préserver les capacités de prêt de la banque panafricaine.

C’est l’une des annonces phares des Assemblées annuelles du groupe de la Banque africaine de développement (BAD) qui se sont achevées le 31 mai 2024 à Nairobi au Kenya. Le Conseil des gouverneurs approuve l’augmentation générale de son capital exigible de 117 milliards de dollars. Le capital autorisé de la banque basée en Côte d’Ivoire passe ainsi de 201 milliards à 318 milliards de dollars.

Cette augmentation permettra à la banque « de préserver sa capacité de prêt et de répondre aux exigences d’une agence de notation de crédit ». Il s’agit de Standard and Poor’s, Moody’s, Fitch et Japan Credit Rating qui ont accordé la note AAA à la BAD en 2023.

Maintenir la note de la BAD

Seulement, « les critères de notation de l’une des agences mondiales de notation de crédit exigent que la BAD détienne un certain niveau de capital exigible AAA pour soutenir la croissance de ses prêts. Compte tenu de la récente dégradation de la note de certains des principaux actionnaires AAA de la banque, la nécessité d’une augmentation du capital exigible est devenue essentielle », explique Hassatou Diop N’Sele, la vice-présidente de la BAD en charge des Finances.

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Le président de la BAD Akinwumi Adesina estime que « le capital exigible supplémentaire nous permet de maintenir et de tirer parti de notre puissance de feu, tout en préservant notre notation ». À l’en croire, cette augmentation constitue une réponse décisive à l’appel à l’action lancé par la communauté économique mondiale aux banques multilatérales de développement (BMD) dans le cadre du programme de réforme et d’évolution du G20.

Le financement d’une nouvelle Stratégie décennale

Cette annonce fait suite au lancement de la Stratégie décennale 2024-2033 de la BAD présentée comme un schéma directeur pour faire face aux défis urgents de l’Afrique et aider à remettre fermement le continent sur la voie d’une croissance économique et d’une prospérité durable.

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Concrètement, cette nouvelle stratégie définit les mesures « décisives et urgentes que la BAD prendra pour aider les pays africains à relever les défis mondiaux et régionaux sans précédent », indique la banque. Ces mesures s’appuieront sur les multiples atouts de l’Afrique et redonneront de l’élan pour pouvoir réaliser l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA) et les objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, favorisant à terme une croissance durable.

Les priorités de la BAD

Parmi les priorités de la BAD pour les dix prochaines années figure l’accélération de l’électrification de l’Afrique. Sur cette question, la banque a pris des engagements ces derniers mois, notamment le lancement d’un plan avec la Banque mondiale visant à fournir l’accès à l’électricité à 300 millions d’Africains au cours des prochaines années. Dans le cadre de ce programme, la BAD mobilisera les ressources pour financer l’électrification de 50 millions de personnes.

La BAD a également lancé le programme Desert to Power avec pour objectif d’accélérer le déploiement de l’énergie solaire dans le Sahel, le renforcement du réseau de transport, le déploiement de solutions hors réseau, l’amélioration du climat des affaires, avec la revitalisation des sociétés nationales d’électricité. À travers ce programme qui couvre 11 pays africains (Burkina Faso, Éthiopie, Érythrée, Djibouti, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Soudan et Tchad), la BAD veut fournir l’énergie solaire à 250 millions de personnes vivant dans la bande sahélienne.

La nouvelle Stratégie décennale de la BAD prévoit également l’amélioration de la sécurité alimentaire dans un contexte marqué par le changement climatique qui affecte les moyens de subsistance des populations un peu partout sur le continent. Il y a également l’industrialisation qui devrait permettre la création d’emplois pour les jeunes, l’intégration et l’amélioration de la qualité de vie des populations en Afrique. Des défis majeurs qui exigeront davantage de ressources.

Jean Marie Takouleu   

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