Les pays africains ne sombreront plus pour longtemps dans la vulnérabilité climatique, la récession économique et même l’indifférence sur la scène internationale. Les années qui viennent s’annoncent plutôt pleines de résilience et de développement pour le continent. C’est en tout cas la prévision de la Banque africaine de développement (BAD) qui a annoncé récemment que l’Afrique comptera 11 des 20 économies à la croissance la plus rapide au monde dès 2024.
C’était lors du déjeuner annuel offert par l’institution financière aux ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques ainsi qu’aux représentants d’organisations internationales, basés à Abidjan en Côte d’Ivoire. Lors de son discours, le président de la BAD a insisté sur le fait que les nations africaines « continuaient d’enregistrer une croissance économique plus rapide que la moyenne mondiale (après l’Asie, Ndlr) de 3 % ».
Un score impressionnant au regard des « catastrophes naturelles, des tensions géopolitiques, la hausse de l’inflation, l’insécurité alimentaire et l’augmentation de la dette », a souligné Akinwumi Adesina. Cette transition économique devrait être atteinte grâce à plusieurs facteurs positifs relevés par l’économiste nigérian. En premier lieu, le capital de la BAD qui est passé de 93 milliards de dollars à 208 milliards de dollars au cours des dernières années donnant ainsi une large marge de manœuvre pour la mise en place des financements innovants.
Du concret pour l’Afrique
En second lieu, la 16e reconstitution des ressources du Fonds africain de développement (FAD) à hauteur de 8,9 milliards de dollars de contributions des pays donateurs est censée favoriser la mobilisation des fonds sur le marché des capitaux pour un montant de 27 milliards de dollars supplémentaires. Selon la BAD, une telle démarche vise à accroître « l’aide au développement économique des 37 pays à faible revenu » dans une logique inclusive devant permettre à l’ensemble des 54 États membres d’être aux rendez-vous du développement durable.
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En la matière, le déjeuner annuel d’Abidjan a été l’occasion d’évoquer quelques chantiers à succès de la politique panafricaine tels que « la construction du pont Sénégambie qui relie désormais la Gambie et le Sénégal » et le corridor ferroviaire de Lobito censé relier bientôt l’Angola, la Zambie et la République démocratique du Congo (RDC) grâce à un co-financement de 500 millions de dollars de la BAD.
Benoit-Ivan Wansi