Bonne nouvelle concernant le projet Renforcer la gestion du bassin du fleuve Zambèze pour favoriser la résilience climatique et la santé des écosystèmes. Sa mise en œuvre ne fait plus aucun doute grâce à un financement de 10,5 millions de dollars annoncé par la Banque africaine de développement (BAD). C’est un peu plus que le coût initial du projet estimé à 9,4 millions de dollars. L’appui de l’institution financière sera prélevé sur l’enveloppe globale de 18 millions de dollars qu’elle vient de décrocher auprès du Fonds pour l’environnement mondial (FEM).
Cette contribution du FEM a été approuvée récemment lors de la réunion de son Conseil d’administration à Washington DC aux États-Unis d’Amérique. L’initiative autour du fleuve Zambèze vise à améliorer la gestion collaborative des ressources hydriques, énergétiques, alimentaires et environnementales dans le bassin (2 750 km) qui s’étend sur huit pays à savoir : la Zambie, le Zimbabwe, le Botswana, le Malawi, le Mozambique, la Namibie, la Tanzanie et l’Angola.
Un financement stratégique
« Des millions de personnes seront positivement impactées grâce aux progrès réalisés dans les domaines de l’agriculture, de la pêche et de l’exploitation des barrages. Aussi, la coopération transfrontalière et la planification intégrée et des pratiques de gestion adaptative seront renforcées en vue de la résilience du bassin et la santé de l’écosystème », indique la BAD.
L’autre partie des 18 millions de dollars, soit 7,8 millions de dollars servira au financement du Programme mondial de gestion des produits électroniques (GEM) en Afrique de l’Est. Les pays ciblés sont l’Éthiopie, la Somalie, et Djibouti. L’objectif étant de « réduire considérablement la production de déchets électroniques et d’accroître la circularité », indique Anthony Nyong.
Une opportunité à explorer pour l’économie circulaire
Pour mieux comprendre l’enjeu évoqué par le directeur du département du Changement climatique et de la Croissance verte à la BAD, il est important d’évoquer quelques données. D’abord, ces 54 millions de tonnes de déchets électroniques générés dans le monde en 2019. Cela est en hausse de 21 % en seulement cinq ans, selon le dernier rapport Global E-waste Monitor des Nations Unies. Ensuite, ces 17 % qui représentent le volume des déchets électroniques collectés et recyclés à l’échelle mondiale. C’est insignifiant quand on sait que la Chine (10 millions de tonnes), les États-Unis d’Amérique (6,9 millions de tonnes) et l’Inde (3,2 millions de tonnes) à eux seuls génèrent en moyenne 20 millions de tonnes par an.
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Si les pays africains tels que l’Éthiopie ne produisent pas assez de déchets électroniques (50 grammes par habitant et par an, selon la plateforme Statista), ils sont par contre devenus au fil des années des décharges à ciel ouvert pour les déchets exportés par les nations européennes. La BAD impuissante devant ce phénomène d’exportations tente de promouvoir le développement de l’économie circulaire pour favoriser la réutilisation des téléphones usagers, le recyclage des batteries d’ordinateurs en fin de vie, au sein de ses États membres comme c’est le cas à travers le programme GEM qu’elle finance en Afrique de l’Est.
Benoit-Ivan Wansi