La première phase du Programme intégré de sécurité de l’eau et de l’assainissement (Pisea) lancé par le gouvernement du Sénégal a déjà ses premiers soutiens. La Banque mondiale annonce qu’elle débloquera 200 millions de dollars pour le traitement des eaux usées et le renforcement des systèmes hydrauliques notamment dans le Grand Dakar.
Le Sénégal comme la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest n’est pas encore à jour dans la mise en œuvre du sixième objectif de développement durable (ODD6) axé sur l’eau et l’assainissement. Le gouvernement sénégalais en a bien conscience et multiplie les initiatives depuis un moment. Seul obstacle : la rareté des capitaux. La Banque mondiale veut être un allié de premier plan à ce niveau.
Il y a quelques jours l’institution financière a approuvé un financement de 200 millions de dollars pour le financement de la première phase du Programme intégré de sécurité de l’eau et de l’assainissement (Pisea). Objectif pour les dix prochaines années, « soutenir l’amélioration des services d’assainissement gérés en toute sécurité et des ressources en eau dans les zones prioritaires en matière de sécurité hydrique ».
Parmi ces zones figure le Grand Dakar où l’attractivité n’est plus au top. Les travaux permettront la modernisation et l’installation d’équipements hydrauliques et de réseaux d’assainissement « fiables » pour les quelque 600 000 Dakarois. Concrètement, le Pisea prévoit la conception et la construction de systèmes d’égouts couvrant une partie des communes de Pikine et de Guédiawaye, et une station d’épuration à boues activées équipée d’un système de traitement tertiaire.
Au nom de l’ODD6
Un investissement qui sera bénéfique à l’échelle nationale notamment en matière de gestion rationnelle des ressources. « Les eaux épurées seront ainsi refoulées jusqu’en zone rurale, dans les Niayes, où un réseau de distribution pour l’irrigation sera réalisé », explique Stéphane Dahan, spécialiste de l’ODD6 à la Banque mondiale. Dans un premier temps, l’initiative bénéficiera à 3 000 exploitants agricoles qui pourront irriguer 600 hectares grâce à l’utilisation des eaux usées traitées.
Lire aussi-
D’autres chantiers sur l’eau et l’assainissement sont en cours dans le pays de la Téranga. Il s’agit entre autres du Programme d’assainissement dans 10 villes du Sénégal portant sur l’installation des systèmes de collecte et de traitement d’eaux usées comprenant cinq stations d’épuration, cinq stations de traitement des boues de vidange, 28 stations de pompage, et l’aménagement de 335 349 mètres linéaires de réseau d’égout. Il est mis en œuvre dans les municipalités de Dakar, Kaolack, Louga, Matam, Pikine, Rufisque, Tambacounda, Saint Louis, Tivaouane et Touba. En rappel, le taux d’assainissement en milieu urbain est de 67 % au Sénégal.
Benoit-Ivan Wansi
