Les épisodes de sècheresses et d’inondations qui se succèdent dans plusieurs pays africains touchent les entreprises et les petits exploitants agricoles qui jouent un rôle clé dans la sécurité alimentaire. Entre autres réponses à ces catastrophes figure l’assurance climatique qui est encore au stade embryonnaire de son développement sur le continent. Afin d’accélérer le déploiement de cette solution, deux institutions de financement du développement choisissent de financer les approches basées sur la technologie.
Il s’agit de la British International Investment (BII) et le Fonds nordique de développement (FND) qui injectent 29,5 millions de dollars dans le deuxième Fonds d’investissement InsuResilience (IIF II), une initiative conjointe de la Banque allemande de développement (KfW) et de la société d’investissement BlueOrchard Finance basée à Zurich en Suisse. Sur le financement annoncé, 15 millions de dollars sont apportés par la BII.
Le financement de l’assurtech
Pour sa part, le FND accorde 13,5 millions de dollars, ainsi qu’une subvention de 1 million de dollars « pour le mécanisme d’assistance technique du fonds IIF II ». Les investissements du FND et de la BII portent à 90 millions de dollars les fonds déjà mobilisés par IIF II, sur un objectif de 100 millions de dollars. Sa clôture finale est prévue pour le second semestre 2024.
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IIF II fournit des produits d’assurance qui offrent une couverture contre les chocs et les catastrophes climatiques. Le fonds investit également dans la chaîne de valeur de l’assurance climatique, des compagnies d’assurance traditionnelles aux fournisseurs de technologies et de services. Le mécanisme soutient ainsi le développement de l’assurtech qui regroupe les entreprises opérant le marché de l’assurance avec l’aide d’outils technologiques numériques et digitaux.
IIF II a par exemple participé à un tour de table de 20 millions de dollars lancé par l’assurtech Pula basé à Nairobi au Kenya. Cette levée de fonds de série B à laquelle a également pris part la Société financière internationale (SFI) et la fondation Bill & Melinda Gates vise à couvrir l’élevage du bétail particulièrement affecté ces dernières années par la sécheresse dans la corne de l’Afrique et au Sahel. Les produits d’assurance de la start-up ont déjà bénéficié à au moins 15,8 millions d’agriculteurs en Afrique, en Asie et en Amérique latine.
Jean Marie Takouleu