La croissance démographique n’a jamais été aussi forte, notamment dans les villes intermédiaires d’Afrique de l’Ouest. Kayes au Mali, Kaédi en Mauritanie et Bakel au Sénégal, sont en première ligne de cette transition urbaine, qui modifie l’organisation des territoires et la gestion des populations. Accès aux services, infrastructures, alimentation, emplois, gouvernance…les défis à relever sont nombreux, dans un contexte de fortes pressions sur les ressources, de nécessaire adaptation aux changements climatiques et de tensions sociales et sécuritaires de plus en plus présentes. Face à ces défis multiformes, le GRDR Migrations-Citoyenneté-Développement, une association internationale organise du 12 au 14 décembre 2023 le Forum « Quelles trajectoires pour les villes du Fleuve Sénégal ? Regards sur Kayes, Kaédi et Bakel ». Et c’est la cité historique de l’embouchure du fleuve, Saint-Louis qui accueillera cet évènement visant le partage d’expériences sur la croissance durable des villes en devenir.
Quelles trajectoires pour les villes du Fleuve Sénégal ? La question trouvera certainement des éléments de réponse à l’occasion d’un Forum organisé du 12 au 14 décembre prochain par le GRDR Migrations-Citoyenneté-Développement « qui agit depuis 50 ans sur le double-espace de la migration en Afrique de l’Ouest, en Afrique du Nord et en Europe » et ses partenaires des territoires. C’est dans le cadre de leur programme Maîtrise et adaptation des villes intermédiaires au Sahel (Mavil) lancé en 2021. La rencontre se tient dans la ville historique de Saint-Louis située à 264 kilomètres au nord de Dakar.
Les enjeux de la transition urbaine en Afrique de l’Ouest et plus particulièrement du développement durable dans les communes de Kayes au Mali, Kaédi en Mauritanie et Bakel au Sénégal passeront au scanner. D’abord pour évoquer la croissance démographique dans ces territoires frontaliers. Pour illustration, la ville malienne de Kayes est passée de 80 000 habitants en 2005 à 127 000 en 2009 puis à 150 000 en 2021. Une situation qui accentue les besoins en termes d’habitat, d’accès à l’eau et aux services d’assainissement, de sécurité alimentaire et même d’infrastructures de mobilité et de transport.
Pour explorer les dynamiques de cette urbanisation et les pistes de résilience, plus de soixante-dix actrices et acteurs de ces villes (habitants, chercheurs, experts, élus, praticiens) seront réunis durant ces trois jours. Parmi eux figurent les élus des collectivités locales de la moyenne vallée du fleuve Sénégal mais également des représentants des diasporas à travers la Coordination des Associations de Développement de la Région de Kayes ou Répat Africa, des figures de la société civile sénégalaise, malienne et mauritanienne , des entrepreneuses, des jeunes actifs dans la transformation de leurs territoires ainsi que l’Organisation de mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), ONU-Habitat, l’Agence française de développement (AFD), l’Ambassade de France, entre autres.
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Le forum Mavil s’ouvrira le premier soir par l’inauguration d’une exposition photographique ouverte au grand public qui se tiendra à Saint Louis du 12 au 26 décembre (Quai Roume, Espace Kawsara). « Cette exposition a pour ambition de restituer et d’illustrer les dynamiques et les mécanismes de la transition urbaine au Sahel tels qu’ils sont ressortis lors d’une démarche de diagnostic participatif et prospectif originale. En longeant les méandres du fleuve Sénégal, en déambulant dans les ruelles et les friches de Kayes, Bakel ou Kaédi, le spectateur est ainsi invité à partager le quotidien de ses riverains, acteurs et témoins de territoires en mouvement et à questionner avec eux leur devenir », indique la coordinatrice du Programme Mavil.
Benoit-Ivan Wansi